Nous commémorerons, le 22 octobre, le 80e anniversaire de la création des Brigades internationales, organisation de combattants venus de 53 pays d’Europe et du monde, au secours de la République espagnole.

Rue Jean-Pierre-Timbaud Paris XIe - La Maison des Métallurgistes à Paris, où des centaines de brigadistes ont fait escale avant leur départ pour l’Espagne
La Maison des Métallurgistes 94 rue Jean-Pierre-Timbaud - Paris XIe, où des centaines de brigadistes ont fait escale avant leur départ pour l’Espagne

 

Le 16 juillet 1936, un « quarteron de généraux » se rebelle contre le gouvernement espagnol de Front populaire, mis en place par les républicains de gauche après leur victoire aux élections législatives de février. L’armée espagnole se rallie majoritairement aux rebelles. Pour se défendre, le gouvernement organise une nouvelle armée républicaine, qui va se révéler inexpérimentée et insuffisamment armée. Très rapidement un bon tiers du territoire espagnol tombe aux mains des fascistes, qui reçoivent une aide militaire d’Hitler et de Mussolini.

Dès les premiers jours de la guerre, des étrangers présents en Espagne s’engagent aux côtés des républicains, notamment des Allemands et des Italiens qui avaient fui les régimes fascistes de leur pays, mais aussi des démocrates d’autres États qui avaient compris que l’Espagne allait devenir un terrain d’affrontement entre les démocraties et le fascisme. Début octobre est avancée l’idée de fédérer les volontaires étrangers. Une délégation internationale est reçue par un représentant du gouvernement de la République espagnole qui demande :

Dans quelles conditions voulez-vous participer à notre lutte ?

Les délégués répondent :

Nous ne posons aucune condition. Nous ne désirons qu’une chose, que les Brigades internationales soient considérées comme des unités uniquement subordonnées au gouvernement et à ses autorités militaires ; qu’elles soient utilisées comme troupes de choc, en tous lieux où ce sera nécessaire.

Le 22 octobre, le gouvernement de la République espagnole autorise officiellement la constitution des Brigades internationales.

Plaque en hommage aux enrôlés français et étrangers des Brigades Internationales, partiss soutenir la République espagnole, située 8-20, avenue Mathurin-Moreau, Paris, 19e arrondissement (Source : © Cliché Philippe Le Roy  - Musée de la Résistance en ligne)
Plaque en hommage aux enrôlés français et étrangers des Brigades Internationales, partiss soutenir la République espagnole, située 8-20, avenue Mathurin-Moreau, Paris, 19e arrondissement (Source : © Cliché Philippe Le Roy  - Musée de la Résistance en ligne)

 

Les 35 000 volontaires des Brigades internationales arrivent en Espagne en provenance de 53 pays. Paris est leur principal lieu de rassemblement avant leur départ pour l’Espagne. Ils y sont accueillis dans des locaux de la CGT, rue Mathurin-Moreau, et à la Maison des métallurgistes où, aujourd’hui, des plaques rappellent ces événements. Puis ils prennent le train pour l’Espagne à la gare d’Austerlitz. D’autres volontaires arrivent en Espagne par bateau, à Barcelone et Valence, ou traversent les Pyrénées à pied.

Drapeau de la XIème brigade, bataillon Commune de Paris
Drapeau de la XIème brigade, bataillon Commune de Paris

 

Les combattants internationaux sont accueillis et reçoivent un début de formation militaire à Albacete dans la province de la Manche, à l’ouest de la péninsule espagnole. Les volontaires français et francophones sont incorporés dès octobre 1936 dans la XIe Brigade internationale au sein du bataillon Commune de Paris. Au printemps 1937, Commune de Paris sera incorporé dans la XIVe Brigade internationale dite La Marseillaise.

Le bataillon Commune de Paris engage le combat contre les fascistes le 1er novembre 1936 à l’ouest de Madrid pour renforcer la défense de la capitale espagnole. Les Brigades internationales seront engagées dans toutes les batailles importantes de la guerre d’Espagne, où elles feront preuve d’un héroïsme extraordinaire. Leur dernière bataille aura lieu en 1938 sur les rives de l’Èbre.
Environ 10 000 de ces combattants héroïques ont trouvé la mort au cours de ces combats.

En septembre 1938, à la demande du gouvernement républicain, les Brigades internationales cessent leur combat en Espagne. Un vibrant hommage leur est rendu à Barcelone, le 28 octobre 1938, avant leur retour, pour ceux qui le peuvent, dans leur pays d’origine.

Les survivants du bataillon Commune de Paris, aux côtés d’autres anciens des Brigades internationales et de républicains espagnols, reprendront leur combat contre le fascisme et pour la liberté, dans la Résistance française et au sein des Forces françaises libres, continuant ainsi leur lutte héroïque commencée en Espagne républicaine.

 

YVES LENOIR

Le 22 octobre 2016, gare d’Austerlitz hommage parisien aux volontaires de la liberté

Samedi 22 octobre à 10h45 , Cour Départ de la gare d’Austerlitz - Inauguration de l’œuvre monumentale du sculpteur Denis MONFLEUR en hommage aux Brigades internationales (Source : ACER - Amis des Combattants en Espagne Républicaine)
Samedi 22 octobre à 10h45 , Cour Départ de la gare d’Austerlitz - Inauguration de l’œuvre monumentale du sculpteur Denis MONFLEUR en hommage aux Brigades internationales (Source : ACER - Amis des Combattants en Espagne Républicaine)

 

Un monument dédié aux volontaires des Brigades internationales sera inauguré le 22 octobre prochain dans le hall des arrivées de la Gare d’Austerlitz à Paris. Il s’agit d’une œuvre monumentale du sculpteur Denis Monfleur, photographiée ici en cours de réalisation. Les Amis des Combattants en Espagne Républicaine (ACER), à l’initiative de cet hommage, ont lancé une souscription pour son financement. Chèques à l’ordre de l’ACER à adresser 108 bd Berthier, 75017 Paris.

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