En ce matin du 6 avril 2019, au Père-Lachaise, devant la sépulture de Jean Allemane, sur laquelle repose un pupitre de type livre ouvert en granit bleu, se retrouvent une quarantaine de personnes venues lui rendre hommage. Sont présents nos adhérents, dont nos amis du Berry et des représentants d’Info’Com CGT (ex-Chambre Typographique), à l’initiative de cette commémoration. Après un dépôt de gerbes, les participants sont invités à un piqué d’œillets rouges.

Cette commémoration trouve son origine, il y a une dizaine d’années, lorsque Info’Com souhaite honorer la tombe de Jean Allemane, dont la trace a été perdue. Un étroit partenariat entre Olivier Blandin, d’Info’Com, et Sylvie Pépino va permettre de la retrouver.

 

Allemane à l'honneur
Allemane à l'honneur

La sépulture sort enfin de l’anonymat grâce à la persévérance de notre ami Vincent Pezon et de Jean-Louis Robert qui, en mars 2010, annoncent avoir retrouvé la tombe, rendue anonyme par l’usure du temps.

Que faire, face à l’impossibilité d’intervenir sur celle-ci (ayants droit inconnus, autorisations complexes à obtenir) ? La seule solution autorisée est la simple pose, sur la pierre, d’un pupitre mentionnant son identité et ses parcours, syndical, politique et communard.

Vincent Pezon prononce l’allocution au nom de notre association. Après avoir remercié Info’Com pour sa contribution, Vincent développe la riche biographie de Jean Allemane.

De cet éloge nous retiendrons sa naissance, en 1849, dans un village pyrénéen. Jeune, il gagne Paris et devient ouvrier typographe. Il devient l’un des fondateurs de la chambre syndicale de sa corporation. Durant le siège de Paris, il rejoint la Garde Nationale, caporal au 59e bataillon. Il s’engage dans la Commune, devient délégué-adjoint à la mairie du Ve arrondissement.

Jean Allemane
Jean Allemane

Il est arrêté le 28 mai 1871 et condamné le 3 avril 1872 aux travaux forcés à perpétuité. Après un passage au bagne de Toulon, il est embarqué le 27 janvier 1873 sur Le Rhin, pour la Nouvelle-Calédonie. Il y connaît des conditions de détention particulièrement difficiles, surtout après l’échec d’une tentative d’évasion en 1876. En 1878, il refuse de participer à la répression armée contre les insurgés kanak. Il revient en France le 27 novembre 1879.

Personnage politique, libre-penseur absolu, il joue un rôle dans la genèse du mouvement socialiste français et fonde le Parti ouvrier socialiste révolutionnaire. Il est élu député de la Seine, et décède le 6 juin 1935 à Herblay (Seine-et-Oise).

A son tour, Romain Altmann, pour Info’Com, lui rend hommage, rappelant l’anniversaire des 180 ans de la création du syndicat des typographes, son rôle dans ce syndicat et témoigne de la force de tous ses engagements.

La cérémonie se clôt par une minute de silence, puis par un chant traditionnel des typographes, suivi par le Temps des Cerises et, bien sûr, L’Internationale.

 CHARLES FERNANDEZ ET SYLVIE PEPINO

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