Depuis 1880, année de l’amnistie et du retour d’exil ou de déportation des anciens communards, la manifestation de mai devant le Mur des Fédérés du Père Lachaise est devenue une tradition du mouvement ouvrier et démocratique. Cette « montée au Mur » est l’occasion de rendre hommage aux communards, de perpétuer leurs idéaux et de montrer la modernité de leur œuvre démocratique et sociale.

En 72 jours, la Commune crée la plus authentique démocratie qui ait jamais existé à travers le monde. Une démocratie avec des élus « révocables et responsables », s’ils ne tiennent pas leurs engagements. Ils sont sans cesse contrôlés par l’opinion.

Le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple, c’est la démocratie directe reposant sur une citoyenneté active. Quelle remise en cause de la délégation de pouvoir et de la bureaucratie ! 
La démocratie communarde c’est aussi la reconnaissance de la citoyenneté aux étrangers, avec Léo Fränkel, ouvrier hongrois élu à la Commune et son « ministre » du travail ; c’est aussi des avancées significatives vers l’égalité des femmes et des hommes : les femmes investissent les lieux de la démocratie directe, participent aux combats. La première mesure d’égalité des salaires des femmes et des hommes est instaurée.

La démocratie s’étend aussi à l’entreprise. L’atelier de réparation d’armes du Louvre se dote d’un règlement autogestionnaire avec un conseil de direction où un ouvrier est chargé de transmettre les réclamations et d’informer ses camarades des décisions prises. Les syndicats se multiplient et prennent une place considérable.

Ainsi, les chambres syndicales ouvrières sont convoquées à l’effet d’instituer une commission d’enquête ayant pour but : 
de présenter un rapport établissant les conditions pratiques de la prompte mise en exploitation de ces ateliers, non plus par les déserteurs qui les ont abandonnés, mais par l’association coopérative des travailleurs qui y étaient employés.

Comment ne pas faire le parallèle avec la situation d’aujourd’hui caractérisée par une hausse du chômage sans précédent, avec des patrons et des financiers voyous, sans scrupules, mettant la clef sous la porte de leur entreprise et délocalisant pour toujours plus de profit au détriment des travailleurs ! Il faut des semaines de grève, juste pour obtenir les débuts d’une négociation. 143 ans après la Commune, où est la justice sociale ?

Conjuguer le passé au présent n’est pas seulement affirmer que la Commune n’est pas morte, c’est mettre en valeur que les luttes actuelles portent des objectifs de transformation sociale en voulant rendre la société plus humaine, plus solidaire. Un combat que les communardes et les communards ont mené en leur temps. Ce que le peuple a voulu et réalisé en 1871 reste d’une grande actualité en 2014.

 

Rendez-vous samedi 24 mai à 14h30, à l’entrée du Père-Lachaise, rue des Rondeaux, Paris XXe – métro Gambetta.Lire les signataires de l’appel

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