Fin mai 2023, un habitant de la Louisiane parcourt les antiquaires de La Nouvelle Orléans (USA) à la recherche de souve­nirs militaires de la guerre de Sécession. Il remarque dans une boutique un chiffon rouge dans un vieux cadre. Le commerçant lui annonce qu’il s’agit d’un fanion soviétique, pris par un G.I. sur le cadavre d’un soldat russe pendant la bataille de Berlin.

Drapeau de la Commune – Charnier de Charonne – 1897
Drapeau de la Commune – Charnier de Charonne – 1897

Intrigué par ce fanion en partie brulé, taché de sang et criblé de balles, il demande à pouvoir l’examiner de plus près. Une fois déployé, le carré de tissu ne comprend aucune inscription mais dis­simule un petit rectangle de papier sur lequel il est écrit :

« Drapeau de la Commune – Charnier de Charonne – 1897 » !

Renseignements pris, c’est bien en janvier 1897 qu’un charnier de plus de 800 cadavres fut décou­vert sur l’ancien cimetière de Charonne à l’occa­sion de travaux de la construction d’un réservoir d’eau. Est-ce qu’un admirateur de la Commune y a récupéré un drapeau rouge ensanglanté pour le conserver précieusement chez lui ? Aurait-il immi­gré par la suite aux USA avec cette précieuse relique ?

En tout cas, l’antiquaire signale que le drapeau provient de la succession d’une vieille personne d’origine française du Faubourg Marigny. Ses biens étaient sous séquestre depuis 1929 pour une recherche d’héritiers et ce n’est que très récem­ment, après les conclusions rendues par la justice, qu’ils avaient figuré dans une vente publique.

Le drapeau est maintenant entre de bonnes mains, il est revenu en France auprès d’un de nos adhérents.

Jean-Pierre Theurier

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