Après une fermeture de 5 ans, entre 2016 et 2021, le musée Carnavalet offre au public une nouvelle présentation de l’histoire de Paris.

En 1866, le préfet Haussmann avait fait acheter l’hôtel Carnavalet par la Ville, pour en faire le musée historique de Paris. Il est ouvert au public en 1880.

Jules Dalou, Portrait de Henri Rochefort. Vers 1886-1887, Paris Musées Collections.

Pendant longtemps, la Commune n’eut pas droit de cité à Carnavalet. Pourtant elle avait eu le projet d’en faire un musée de « l’ustensillage » reconstituant les espaces de vie et de travail du peuple parisien à travers les âges.

En 1898 avait été inauguré un espace consacré au siège de Paris, « un musée curieux et tragique : celui des souvenirs du siège de Paris », où les Parisiens étaient invités à déposer leurs souvenirs du siège. Mais de Commune, il n’est pas question. Si Vallès entre à Carnavalet (grâce à Séverine qui avait fait don de son masque mortuaire au musée), c’est comme écrivain. Et il faut attendre 1911 pour que les événements de la Commune soient évoqués.

Jules Girardet, La colonne Vendôme après sa chute. (Paris Musées Collections)   Henri Pille, Cantine municipale pendant le siège de Paris. Vers 1870. (Paris Musées Collections)
Jules Girardet, La colonne Vendôme après sa chute. / Henri Pille, Cantine municipale pendant le siège de Paris. Vers 1870 (Paris Musées Collections)

Dans le nouveau parcours, du néoli­thique au temps présent, la Commune est réinsérée dans l’histoire de Paris, dans le sillage des révolutions précédentes. Certes, elle n’occupe qu’une place modeste, mais elle est bien présente.

Après les salles consacrées au Second Empire et aux travaux d’Haussmann, une salle est consacrée au siège de Paris et à la Commune. Plusieurs panneaux explicatifs relatent le siège, la Commune et la reconstruction.

Eugène Carrière, Portrait de Blanqui. Vers 1880, Paris Musées Collections.   Portrait de Louise Michel (1830-1905), à la tribune. Tinayre, Louis
Eugène Carrière, Portrait de Blanqui. Vers 1880 / Louis Tinayre Portrait de Louise Michel (1830-1905), à la tribune. (Paris Musées Collections.)

Après l’évocation de la vie sous le Siège, notamment les difficul­tés d’approvisionnement, la Commune est pré­sente dans deux vitrines : des affiches, quelques portraits (Blanqui, Vallès par Courbet, Louise Michel, Séverine), l’écharpe d’élu de Vallès, divers objets portant le slogan « Vive la Commune », etc.

Suit l’évocation de la Semaine sanglante, des incendies, des ruines (et le tourisme des ruines…) et de la reconstruction, notamment celle de l’Hôtel de Ville.

Les Amies et Amis n’apprendront sans doute par grand-chose de nouveau sur la Commune, mais la présentation a le mérite de la réinté­grer dans le contexte large du « siècle des révolutions ». Et puis, cela ne fait jamais de mal d’aller à Carnavalet…

MICHEL PUZELAT

 

 

 

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