Paris, le 11 décembre 2021
Cher ami
Nous voulions te faire part de notre fierté de te compter, depuis fort longtemps déjà, parmi nos adhérents. Aussi nous sommes heureux d’apprendre que tu entres à l’Académie des Beaux-arts. Ce n’est que justice ! Tu as fait entrer ton art, celui de la rue dans lequel nous nous retrouvons si bien, à l’Académie. Tu as rendu accessible l’art, la poésie, la littérature au plus grand nombre en les affichant dans la rue, sur les murs des grandes villes.
Tu assures de plus une belle succession, celle de Vladimir Velickovic qui était avec nous, avec toi et d’autres peintres contemporains à l’Assemblée nationale, pour le 130e anniversaire de la Commune de Paris dans ce lieu symbolique de la République, pour laquelle nombre de communardes et communards donnèrent leur vie.
Tes livres aussi contribuent à ce mouvement d’éducation populaire que tu incarnes. Impressionnant par la richesse de leur contenu comme « Paroles de résistances », les deux termes au pluriel bien sûr ! Textes et poèmes illustrées par des photographies de tes oeuvres. Et puis récemment tu récidives avec l’album « Tu aurais pu vivre encore un peu… » un hommage à Ferrat, avec de nombreux portraits, dix-huit en tout, de Desnos, Aragon, Apollinaire, Carco, Eluard, Hugo et quelques autres encore… une pépite écrite avec Lyonel Truillot, le poète et écrivain haïtien.
Des livres tellement denses, heureux et nécessaires témoins de ton oeuvre grand format que tu veux éphémère. Ils reprennent tes immenses portraits qui habitent ou ont habité avec tant de force des murs comme à Ramallah avec Mahmoud Darwich, Pasolini à Naples, bien sûr, mais encore Maurice Audin pour n’en nommer que quelques-uns… Tant et tant d’autres, difficile de les citer tous tant ton oeuvre est importante. Une vie remplie à faire connaître ceux que nos gouvernants voulaient effacer. Mission impossible grâce à ton coup de crayon saisissant qui marque la mémoire. Le trait est bouleversant, l’image pose son empreinte et reste gravée ! L’oeuvre disparaîtra mais nous n’oublierons pas son message.
Et aussi pour nous avec la Commune de Paris, ce portrait de Rimbaud devenu incontournable, le portrait de Louise Michel pour une pièce de théâtre, etc... Tu as poursuivi en nous offrant des affiches splendides comme celle du 140e anniversaire de la Commune de Paris, le drapeau haut levé sur « l’origine du monde » qui fit grincer des dents. Les officiels n’en voulaient pas, nous l’avons largement diffusée ! Celle encore aujourd’hui du 150e anniversaire, magnifique, un rouge profond enveloppant l’image de la Commune enceinte. Il faudra un jour qu’elle accouche de quelque chose qu’il nous faut construire d’urgence pour échapper aux menaces noires. Elle sourit confiante, porteuse d’avenir et d’espoir.
Toute ton oeuvre est un message d’espoir porteur de nos valeurs.
Pour toutes ces raisons nous voulions très sincèrement te remercier et te féliciter. Ton talent, ton énorme travail ont réussi à pousser la lourde porte de l’Académie des Beaux-arts. Bravo !
Sois certain de notre amitié communarde.
À très bientôt. Peut-être, comme nous l’avions évoqué précédemment, au banquet le 26 mars pour fêter ensemble cet événement autour du verre de l’amitié.
Pour les Amies et Amis de la Commune de Paris 1871,
Claudine Rey, présidente d’Honneur