L’Assemblée nationale a voté la proposition de résolution n° 907, rendant justice aux victimes de la répression de la Commune de Paris de 1871.

 

En avril 2013, Patrick Bloche, député de Paris, avait déposé une proposition de résolution tendant à « rendre justice aux victimes de la répression de la Commune de Paris de 1871. Cette résolution venait en débat le 29 novembre 2016, lors de la 2e séance publique. Pendant près de deux heures, l’Assemblée a débattu de la Commune de Paris, de son œuvre, de sa portée et de la nécessité de lui rendre justice.


Patrick Bloche, en introduction de son rapport, rappelle que

« la présence des députés dans l’hémicycle a pour but d’effectuer un acte solennel pour la République et notre Nation ». « La résolution proposée comporte, en effet, une charge symbolique toute particulière en raison de son objet. Il s’agit, pour notre Assemblée, de proclamer la réhabilitation des victimes de la répression de la Commune de Paris sur le fondement, bien sûr, des faits établis par les historiens »

précise-t-il.

Patrick Bloche rappelle la « Semaine sanglante », les jugements prononcés de manière expéditive et les exécutions sommaires. Le bilan demeure imprécis ; il varie de 10 000 à 20 000 morts. Puis après l’écrasement de la Commune par les armes, l’internement de 43 522 communards et la présentation d’hommes, de femmes, d’enfants devant 24 conseils de guerre. 9780 communards ont été condamnés à des peines très lourdes. Comme le dira Louise Michel, quelques années après son retour du bagne de Nouvelle-Calédonie :

« du côté de la Commune, les victimes furent sans nom et sans nombre ».

L’amnistie partielle, le 3 mars 1879, puis l’amnistie générale, le 11 juillet 1880, ont seulement permis de libérer les communards encore en vie, mais en coulant une chape de plomb sur cette répression et en rejetant tous les autres dans l’oubli. Le temps est donc venu de réhabiliter toutes les victimes.

Le débat porte donc sur la proposition de résolution visant à ce que l’Assemblée nationale : 


- estime qu’il est temps de prendre en compte les travaux historiques ayant établi les faits dans la répression de la Commune de Paris de 1871 ; 
- juge nécessaire que soient mieux connues et diffusées les valeurs républicaines portées par les acteurs de la Commune de Paris de 1871 ; 
- souhaite que la République rende honneur et dignité à ces femmes et ces hommes qui ont combattu pour la liberté aux prix d’exécutions sommaires et de condamnations iniques ; 
- proclame la réhabilitation des victimes de la répression de la Commune de Paris de 1871.

Les groupes Les Républicains et l’Union des démocrates et indépendants, les non-inscrits n’ont pas voté cette résolution.

Les groupes Socialiste, écologistes et républicains, Gauche démocrate et républicaine (communistes et apparentés) et Radical, républicain et démocrate (radicaux de gauche) ont voté la résolution, qui a donc été adoptée par l’Assemblée nationale.

145 après, la représentation nationale a donc effacé l’infamie qui pesait depuis 1871 sur les femmes et les hommes de la Commune de Paris.

 

 http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/11/30/l-assemblee-rehabilite-les-communards-victimes-de-la-repression_5040565_3224.html#xtor=AL-32280270 

 



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