L’année 2016 est celle du bicentenaire de la naissance d’Eugène Pottier. On sait de lui qu’il fut le créateur des paroles de l’immortelle Internationale.

Ce que l’on sait moins est qu’elle naquit directement de l’expérience de la Commune de Paris.

Portrait d'Eugène Pottier par Boris Taslitzky, 1962 huile sur toile (© Musée d'art et d'histoire - Saint-Denis. Cliché : Irène Andréani)
Portrait d'Eugène Pottier par Boris Taslitzky, 1962 huile sur toile (© Musée d'art et d'histoire - Saint-Denis. Cliché : Irène Andréani)

 

Ce que l’on ne sait guère est que Pottier fut un communard ardent, membre de la Commission des services publics et pivot de la Fédération des artistes. Celui que Jules Vallès comparait à Hugo pour la force de son verbe fut longtemps un proscrit, qui se dépensa sans compter pour l’aide à ses camarades déportés.

Les Amies et Amis de la Commune ont décidé de faire de 2016 l’année Pottier, après l’année Vaillant. Parce que cet homme exceptionnel, qui ne connut la notoriété qu’au crépuscule de sa vie, mérite d’être remis sur le devant de la scène. Mais surtout parce que sa trajectoire illustre à merveille deux aspects fondamentaux de la Commune.

L’exemple de Pottier nous rappelle la marque symbolique que laissa la Commune dans l’histoire ouvrière et, partant, dans l’histoire républicaine de la France. Il nous redit aussi que la Commune fut à la fois un sursaut patriotique et un élan chaleureux de solidarité internationale. Dans un moment où tant de forces s’attachent à diviser le peuple, à cultiver ses frontières, à attiser le ressentiment, l’obsession identitaire et l’esprit d’exclusion, la belle figure de Pottier nous rappelle, tout simplement, que l’on ne peut décidément pas séparer l’égalité, la citoyenneté et l’universelle solidarité.

ROGER MARTELLI

Voir : Eugène Pottier, au panthéon des inconnus

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