Du 7 au 21 décembre nous rendrons hommage au « Tribun du peuple ».
François Babeuf dit Gracchus est mort il y a 260 ans. Il nous touche pourtant par sa pensée, tout entière orientée vers la réduction des inégalités. Son exemple est celui d'un militant qui n'agit pas pour améliorer son sort, ni celui d'une catégorie de citoyens : il veut changer le monde.
Comme les communard-e-s qui, en 72 jours, voulurent construire une société nouvelle et l’ont payé de leur vie, Babeuf (guillotiné en 1797) mérite notre respect.
À partir du moment où il a commencé à militer, il a passé la moitié de sa vie en prison. En 1796, la Conjuration des Égaux, qui visait à renverser le Directoire, est trahie. Les conjurés sont arrêtés le 10 mai et traduits devant la Haute Cour de justice de Vendôme. Un grand nombre d’insurgés furent fusillés ; quant à Babeuf, il monta sur l’échafaud avec son ami Darthé en mai 1797.
Un des survivants du mouvement, Filippo Buonarroti, avec L’Histoire de la Conspiration pour l’Égalité dite de Babeuf (1828), bâtira un pont entre son camarade de 1796 et les révolutionnaires du XIXe siècle.
On a pu dire que la Révolution française (surtout la période 1792-93 et au-delà) était une référence incontestable pour les communards. Gracchus Babeuf et le « babouvisme » sont une source d’inspiration pour les néo-babouvistes et les blanquistes du Comité de Salut public.
Le communard Jean-Jacques Pillot dit Docteur Pillot est un représentant de ce courant communiste-babouviste dont il est un propagandiste depuis 1838.
L’exposition en 13 panneaux, élaborée par l’association « Les Amis de Gracchus Babeuf » et réalisée par la municipalité de Saint-Quentin (Aisne), retrace la vie du « Tribun du Peuple ».
Elle est complétée par les portraits des « néo babouvistes » Jean-Jacques Pillot, communard parisien et de Jean-Marie Perret, opposant au Second Empire et nommé président du Comité de Salut public, qui s’installa à l’Hôtel de Ville de Lyon le 4 septembre 1870.
DENIS ORJOL