Ce 3 avril 2014, à l’initiative des élus du XIXe , notre association est conviée au dévoilement de la plaque des élus de l’arrondissement en 1871, lors de la Commune de Paris. La mairie, toutes portes ouvertes pour la circonstance face à la verdure du parc des Buttes Chaumont, accueille une foule importante sous un soleil printanier.

Ironie de l’histoire, ces mêmes Buttes Chaumont furent un des derniers points de résistance de la Commune. Cent quarante-trois ans après les exécutions sommaires de communards par les versaillais d’abord jetés dans le lac, puis brûlés dans la crainte d’épidémie, cela fait de cet événement une reconnaissance tardive de leur sacrifice.

Dans le 19ème
Plaque en l'honneur des élus de la Commune de Paris 1871 du XIXe arrondissement

Dans la mairie, les anciens combattants et Garibaldiens sont présents avec leurs huit drapeaux, alignés de part et d’autre du hall d’accueil. Le drapeau rouge de notre association figurant en bonne place. A l’heure convenue, Monsieur François Dagnaud, maire nouvellement élu, entouré de l’ancien conseil municipal au grand complet, de MM. Madec (sénateur), Cambadélis et Vaillant (députés), descend à la tête du cortège l’escalier d’honneur, avec la pompe qui sied aux grandes occasions, venant prendre place sur les marches face au public.

Annette Huet prend la parole au nom de notre association, remercie avec une forte conviction l’initiative des édiles de l’arrondissement, évoque la vie des Parisiens sous le blocus prussien. Elle rappelle les réunions des nombreux clubs, notamment celui de la Marseillaise qui, avec celui de Montmartre, sont un creuset de l’insurrection. Annette poursuit en citant les sept élus, leur profession, leur sort à la fin de la Commune, pour avoir réagi avec tant d’autres, face à la capitulation voulue par Thiers, en appelant les Parisiens à proclamer la Commune, première révolution ouvrière mondiale.

La Commune peut se glorifier, pendant les huit semaines de son existence, d’un bilan social et démocratique considérable. La présence aujourd’hui d’une plaque rendant hommage à ces élus ayant fait fonction de maires, n’est que justice.

M. Dagnaud prenant à son tour la parole évoque la place que prend la Commune dans l’histoire nationale, incarnant la fin d’un monde, pour en accoucher d’un nouveau. La Commune va marquer son temps de sa volonté émancipatrice avec des avancées sociales et politiques d’envergure. Il aborde la proximité des fédérés de l’arrondissement avec l’histoire de la Commune en train de se faire.

Monsieur le maire, sans doute pour faire bonne mesure, évoque les exactions de la Commune : rue Haxo et Dominicains d’Arcueil [1].

Aujourd’hui les passions apaisées permettent de rendre une légitime justice à ces élus. Vient l’heure du dévoilement de la plaque par Annette Huet, Jean-Louis Robert et M. Dagnaud, du dépôt d’une gerbe accompagné d’une minute de silence, puis la Marseillaise retentit.

Pour compléter la solennité de cet évènement les duettistes de Nag’air entonnent avec force voix amplifiée par l’écho du hall, l’Internationale et le Temps des Cerises.

Les chansons vont se poursuivre à l’étage, dans la salle des mariages, lors du verre de l’amitié clôturant ainsi cette belle et juste initiative parfaitement réussie.

Nous tenons à remercier tout particulièrement M.Y. Chaouat, alors adjoint au maire chargé des relations avec le monde combattant et de la mémoire, sans qui cette plaque n’aurait pu voir le jour.

SYLVIE PÉPINO ET CHARLES FERNANDEZ


[1] M. Dagnaud, en citant l’exécution des otages, oublie de préciser que ce fut une réponse contestable prise sous la colère par une partie des communards à l’annonce des exactions systématiques perpétrées par les versaillais dès leur entrée dans Paris !

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