Le 11 avril 2012, soit 141 ans jour pour jour après sa création et à l’endroit même où elle avait son siège, dans l’ancienne mairie qui a précédé le bâtiment actuel construit en 1896, a été inaugurée une plaque dans le hall de la mairie du Xe arrondissement, en présence de M. Rémy Féraud, maire du Xe, des élu-e-s du Xe et de Claudine Rey, présidente des Amis de la Commune de Paris.
Dans le hall où étaient exposés trois panneaux sur l’Union des femmes, M. le maire et Claudine Rey prenaient la parole pour exprimer avec émotion leur attachement à cette période, rendant ainsi un vibrant hommage à cette Union.
La plaque a été dévoilée, accompagnée de chants de la Commune, entonnés par le duo Malène et Fanchon Préaux à l’accordéon, et repris par l’assistance. Ces chants se poursuivront pendant le verre de l’amitié, offert par M. le maire.
Mme Cordebard, première adjointe au maire, nous permet l’accès à la salle des mariages pour admirer la magnifique sculpture de Dalou.
Rappel en quelques mots de ce que fut l’Union des femmes : c’est la première fois dans l’histoire du féminisme qu’une organisation rassemblant un grand nombre de femmes, dont beaucoup d’ouvrières, se constitue et permet ainsi la participation des femmes à la vie citoyenne. De ce lieu sont partis les appels à organiser les femmes dans les quartiers.
Deux femmes parmi d’autres, Nathalie Le Mel, ouvrière relieuse, et Elisabeth Dmitrieff, émigrée russe, proposèrent notamment, l’égalité des salaires hommes–femmes dont elles obtinrent l’application pour les institutrices, les mesures de réquisition des ateliers abandonnés par leurs patrons au profit de leurs ouvrières (décret du 16 avril 1871), l’éducation pour les filles comme pour les garçons, la laïcité dans les écoles et les hôpitaux, l’organisation des chambres syndicales pour les femmes, la reconnaissance de l’union libre, l’obtention d’une pension pour les veuves de fédérés mariées ou non.
Elles réclamèrent le droit au divorce, luttèrent contre la prostitution et entraînèrent les femmes à soutenir la Commune jusque sur les barricades.
Dans l’affiche « Appel aux citoyennes de Paris », elles déclarent entre autres :
« Nos ennemis ce sont les privilégiés de l’ordre social actuel, tous ceux qui ont vécu de nos sueurs, qui toujours se sont engraissés de nos misères…Nous voulons le travail pour en garder le profit, plus d’exploiteurs, plus de maîtres. »
En mai 1871, cinquante-deux femmes, défendant la Commune, périssent sur une barricade à quelques pas de la mairie du Xe.
En permettant aux femmes de prendre toute leur place dans le combat social et politique de la Commune, cette association a été au service de la construction d’une véritable démocratie.
LA COMMISSION PATRIMOINE