Une nouvelle étape dans notre campagne pour la réhabilitation de la Commune et des communards a été franchie le 22 mai dernier avec l’inauguration d’une rue Léo Fränkel dans le XIIIe arrondissement de Paris.
Répondant à la demande de notre association, la Ville de Paris a décidé de donner le nom du communard Léo Fränkel à une voie nouvelle du XIIIe arrondissement débouchant rue du Chevaleret, à proximité de la Bibliothèque François Mitterrand.
L’inauguration de cette rue a eu lieu le 22 mai dernier en présence de Catherine Vieu-Charrier, adjointe à la maire de Paris, chargée de la mémoire, de Jérôme Coumet, maire du XIIIe arrondissement, de nombreux Amies et Amis de la Commune de Paris, notamment Roger Martelli et Joël Ragonneau, coprésidents, Françoise Bazire, secrétaire générale, Claudine Rey et Jean-Louis Robert, présidente et président d’honneur de l’association.
Nous avons eu l’immense plaisir de rencontrer, à cette occasion, deux descendants de Léo Fränkel, son arrière-petit-fils Jean-Marcel et Mme Jacqueline Fränkel, veuve de son petit-fils.
Sylvie Pépino, co-animatrice de la commission du Patrimoine de notre association, a présenté la vie militante et révolutionnaire de Léo Fränkel, né en 1844 en Hongrie, arrivé en France en 1867 où il a participé à l’élaboration des statuts de la Fédération parisienne de l’Internationale au sein de laquelle il militait activement.
Le 26 mars 1871, il est élu membre de la Commune dans le XIIIe arrondissement. Cette élection est confirmée par la commission de validation dans ces termes : « Considérant que le drapeau de la Commune est celui de la République universelle ; considérant que toute cité a le droit de donner le titre de citoyen aux étrangers qui la servent, la commission est d’avis que les étrangers peuvent être admis et propose l’admission du citoyen Fränkel. »
Léo Fränkel est nommé par la Commune délégué au travail à l’Industrie et à l’Échange où il exerce en fait la fonction de ministre. A ce titre, il participe à l’élaboration de la considérable œuvre sociale de la Commune. Il s’en explique lors de la séance du 18 mai de l’assemblée communale : « la révolution du 18 mars a été faite exclusivement par la classe ouvrière. Si nous ne faisons rien pour cette classe, nous qui avons pour principe l’égalité sociale, je ne vois pas la raison d’être de la Commune. »
Pendant la Semaine sanglante, il est blessé sur une barricade du Faubourg-Saint-Antoine. Il réussit à échapper aux versaillais et à se réfugier à Genève, puis à Londres, où il milite dans le mouvement ouvrier international. Il revient en France en 1888 où il meurt en 1896. En conclusion de son intervention, Sylvie Pépino rappelle qu’il est important, aujourd’hui, que perdurent la mémoire et l’espoir porté par les femmes et hommes de la Commune et d’œuvrer à leur réhabilitation.
Yves Lenoir