Le 18 mars 1871, Paris s’insurge contre le gouvernement de Thiers. Les Parisiens n’acceptent pas les conditions prévues par le traité de paix de Versailles, qu’ils considèrent comme une capitulation devant l’Allemagne. En fervents républicains, ils se méfient d’une Assemblée qui a choisi de siéger à Versailles. Ils n’acceptent pas enfin les mesures antisociales de Thiers.
La Commune, élue le 26 mars, va siéger jusqu’à la semaine sanglante. Elle est une forme originale de démocratie avec une intervention populaire active contrôlant les élus qui ne doivent pas confisquer la souveraineté du peuple. Elle va prendre des mesures très actuelles. Le 3 avril, les communards décrètent la séparation de l’église et de l’état. Ils instaurent l’école laïque, gratuite et obligatoire et créent un enseignement professionnel pour tous, filles et garçons. Cette politique fut menée par Edouard Vaillant mort, il y a 100 ans en 1915. Aujourd’hui, le combat continue contre la fermeture de classes, pour la démocratisation de l’école, pour le service public, la laïcité et le savoir.
En 72 jours d’autres mesures très importantes seront prises telles que la citoyenneté aux étrangers. Léo Fränkel, sera promu ministre du travail. 144 ans plus tard, des hommes, des femmes et même des enfants sont incarcérés avant d’être expulsés parce que sans papier.
La commune entend réaliser l’aspiration du mouvement ouvrier du 19e siècle : égalité des salaires femmes et hommes, réquisition des logements vacants et des ateliers abandonnés…. Comment ne pas faire le parallèle avec la situation d’aujourd’hui caractérisée par une hausse du chômage sans précédent avec des patrons voyous, délocalisant pour toujours plus de profit au détriment des travailleurs.
Conjuguer le passé au présent n’est pas seulement affirmer que la Commune n’est pas morte, c’est mettre en valeur que les luttes actuelles portent l’objectif d’une société plus humaine et plus solidaire. Se souvenir de ces moments de notre passé est une manière de poser des exigences pour construire ensemble notre présent !
Dans la fidélité aux idéaux de la Commune de Paris, nous appelons toutes celles et tous ceux qui veulent résister aux atteintes aux droits sociaux et démocratiques et lutter pour en conquérir de nouveaux, à se rassembler au Mur des Fédérés pour réaffirmer l’actualité de l’œuvre de la révolution du printemps 1871.
Rendez-vous à 14h30, à l’entrée du Père Lachaise,
rue des Rondeaux, Paris XXe – métro Gambetta.
Une cérémonie aura lieu dimanche 31 mai, 11h, devant le monument aux morts de la Commune du cimetière Montparnasse.