POUVOIR DU PEUPLE, PEUPLE AU POUVOIR :
POUR UNE RÉELLE DÉMOCRATIE
La période difficile que nous vivons nous invite fortement à penser à la Commune, à ces hommes et ces femmes qui, en 72 jours, ont réalisé une œuvre sociale et démocratique qui, 146 ans après, nous interpelle toujours par son actualité. La Commune a été proclamée le 28 mars. Dès le lendemain, les élus se sont mis au travail, ils ont pris un nombre impressionnant de décrets et de projets.
Le gouvernement communal est composé de dix commissions assurant la tutelle des principales administrations. Elles collaborent avec de nombreuses organisations : associations, syndicats, journaux, clubs populaires, dont le nombre explose après la proclamation de la Commune.
La Commune est la plus authentique démocratie qui ait jamais existé. Une démocratie citoyenne directe, permettant la révocation à tout moment des élus, où le peuple n’abdique jamais sa souveraineté.
La Commune est fondamentalement républicaine. Elle pense la République comme le seul régime légitime au-dessus de la majorité. Mais cette république n’a de sens que démocratique, populaire, sociale. Cette démocratie s’ouvre, comme jamais jusqu’alors, aux femmes et aux étrangers.
Dès le 18 mars 1871, les femmes prennent toute leur place dans la gestion du pouvoir, en participant aux réunions publiques et aux clubs. Le 11 avril 1871, elles créent l’Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés, confirmant leur détermination à défendre le seul gouvernement capable de leur apporter une vie meilleure.
Les étrangers, reconnus citoyens à part entière, sont présents aux côtés de la Commune dans la lutte quotidienne. Le hongrois Léo Fränkel fait office de ministre du travail. Il déclare le 12 mai 1871 : « Nous ne devons pas oublier que la Révolution du 18 mars a été faite exclusivement par la classe ouvrière. Si nous ne faisons rien pour cette classe, nous qui avons pour principe l’égalité sociale, je ne vois pas la raison d’être de la Commune ».
La Commune nous laisse un héritage extraordinaire de mesures qu’elle a imaginées : les prémices de l’autogestion, la mise en place de bureaux d’assistance aux personnes sans ressources et la suppression des monts-de-piété.
La féroce répression versaillaise ne lui a pas laissé le temps de les faire appliquer. Ces femmes et ces hommes qui ont entrepris de réaliser leurs rêves, d’œuvrer pour que vive la République sociale et universelle, nous donnent l’espoir de l’avènement d’une société de justice.