L’ association des Amies et Amis de la Commune de Paris des Pays de la Loire a renoué, après des mois d’interruption, avec les traditionnelles conférences en abordant, pour premier thème, La Marmite. Le vendredi 13 avril, nous sommes accueillis au Bistrot des Citoyens du Monde, bistrot associatif de Murs Érigné à environ 15 km au sud d’Angers. Ajoutons que cette soirée était aussi dédiée à l’un des nôtres récemment décédé, Yves Renevot. Parmi le public (plus de vingt-cinq personnes invitées) se trouvaient sa femme Josette, son fils Yvon et des amis manceaux bien connus d’Yves.
La conférence, s’est déroulée en trois phases successives. Il est rappelé d’abord les origines de la Commune de Paris en 1871 et la position dans laquelle se trouve la France le 2 septembre 1870, après la capitulation de l’armée impériale à Sedan, suivie de la proclamation de la République le 4 septembre. Comment le peuple peut-il réagir face à de tels évènements ? Le siège, l’élection d’une assemblée majoritairement royaliste, la volonté de Thiers de désarmer les Parisiens conduisent aux évènements du 18 mars et à la proclamation de la Commune.
Puis on passe au thème de la soirée, La Marmite.
Nous dressons les portraits de deux acteurs essentiels, qui vont réunir leurs intelligences pour mettre en place une forme de restauration communautaire : Eugène Varlin, ouvrier relieur d’origine modeste, membre de l’Association Internationale des Travailleurs (AIT), élu à la Commune, membre de la commission des finances puis de la commission des subsistances et enfin de celle de l’intendance, est à l’origine du projet de cuisine coopérative La Ménagère, et du restaurant communautaire La Marmite, dont il confie la direction à Nathalie Le Mel. Celle-ci, originaire de Brest, ouvrière relieuse elle aussi, a participé, avec les brocheuses, à une grève de trois semaines, à l’issue de laquelle elles ont obtenu l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, et elle a fondé, avec Élisabeth Dmitrieff, l’Union des femmes pour la défense de Paris et des soins aux blessés. Elle est repérée par Varlin à l’AIT. C’est ainsi qu’il lui confie la gestion de La Marmite.
Après cet exposé suivent des questions, pendant près de trois quarts d’heure. À l’issue de la conférence, le public a pu se restaurer au Bistrot des Citoyens du Monde.
Aujourd’hui, nous sommes confortablement installés. L’heure n’est pas à la révolte, et cependant chez les cheminots, dans les EPHAD, à l’énergie, dans les hôpitaux, les colères s’amplifient.
RÉMY BARBIER