Dans son Histoire de la Commune de 1871, Lissagaray relate le dernier jour de la Commune, le dimanche 28 mai 1871 : « À dix heures, la résistance est réduite au petit carré que forment les rues du Faubourg-du-Temple, des Trois-Bornes, des Trois-Couronnes et le boulevard de Belleville. Deux ou trois rues du XXe se débattent encore, entre autres la rue Ramponneau. Une petite phalange conduite par Varlin, Ferré, Gambon, l’écharpe rouge à la ceinture, le chassepot en bandoulière… débouche du XXe sur le boulevard… Ils entrent dans le XIe. Varlin et ses collègues vont défendre la barricade de la rue du Faubourg-du-Temple et de la rue de la Fontaine-au-Roi… À onze heures, les fédérés n’ont presque plus de canons…

Derniers combats rue Ramponeau - Dessin de Robida (En bas à gauche de l'image : "La dernière barricade rue de Tourtille le dimanche 28 à 2 h"
Derniers combats rue Ramponeau - Dessin de Robida (En bas à gauche de l'image : "La dernière barricade rue de Tourtille le dimanche 28 à 2 h"

Rue du Faubourg-du-Temple, rue Oberkampf, rue Saint-Maur, rue Parmentier, on veut encore lutter. Il y a là des barricades qu’on ne peut tourner… L’artillerie versaillaise les canonne jusqu’à ce que les fédérés aient consommé leurs munitions… La fusillade s’assoupit ; il y a de longs silences. Le dimanche 28 mai, à midi, le dernier coup de canon fédéré part de la rue de Paris [aujourd’hui rue de Belleville], que les versaillais ont prise. La pièce bourrée à double charge exhale le suprême soupir de la Commune de Paris. »

Ce sont ces derniers combats, où s’illustrèrent entre autres Eugène Varlin, Jean Baptiste Clément, Théophile Ferré, qui ont été commémorés les 24 et 25 mai.

 

RUE RAMPONEAU

Le 24 mai 2019, au soir, la mairie du XXe arrondissement a rendu hommage à la Commune, rue Ramponeau, où eurent lieu les derniers combats le 28 mai 1871.

Après les prises de parole de Joël Ragonneau, pour les Amies et Amis de la Commune de Paris et de Thierry Blandin, adjoint à la maire du XXe arrondissement, chargé de la Mémoire et du Monde combattant, des gerbes furent déposées, une minute de silence fut observée et des oeillets rouges furent glissés derrière la plaque commémorative. Nous notions la présence de Marinette Bache, conseillère de Paris.

Pour clôturer la cérémonie, Thierry Blandin nous invita à le rejoindre dans l’école située à quelques pas pour un verre de l’amitié.

 

RUE DE LA FONTAINE-AU-ROI

Le lendemain, 25 mai, le combat de la rue de la Fontaine au Roi a été commémoré, comme chaque année depuis 1971, à l’appel de la section PS du XIe arrondissement, devant le 17 rue de la Fontaineau-Roi.

Successivement, Jérôme Meyer, secrétaire de la section PS du XIe, Marie-Claude Willard, pour les Amies et Amis de la Commune de Paris, François Vauglin, maire du XIe arrondissement, et Patrick Bloche, adjoint à la maire de Paris, évoquèrent les derniers combats et la répression qui s’ensuivit, l’œuvre porteuse d’avenir de la Commune, et les exigences de démocratie, de justice sociale, de paix, qu’elle porta, encore d’actualité aujourd’hui. Après les dépôts de gerbe, l’assistance entonna Le Temps des Cerises, dont on rappellera qu’il fut dédié postérieurement par Jean Baptiste Clément « à la vaillante citoyenne Louise, l’ambulancière de la rue de la Fontaine-au-Roi, le 28 mai 1871. »

La cérémonie se termina par un « communard » dans le bar voisin, au rez-de-chaussée d’un immeuble où habita un temps Jean Allemane, élu député de ce quartier en 1901.

 

SYLVIE PEPINO ET MICHEL PUZELAT

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