Les Ami.e.s du Berry se sont associé.e.s avec les Amis de l’Humanité pour présenter une pièce historique, monologue en un acte : Karl Marx, le retour d’Howard Zinn (1922-1991). Celui-ci a été l’auteur d’une Histoire populaire des Etats-Unis (1980), qui éclaire l’incidence des mouvements populaires sur l’histoire de la société.
Michel Pinglaut, interprète, confie : « C’est une responsabilité, mais aussi un vrai plaisir de jouer Karl Marx. La fiction théâtrale rejoint la réalité historique, avec des traits d’humour. Le personnage présente une constellation de sentiments. »
Même s’il s’agit d’un monologue, le spectateur côtoie l’entourage familial, historique ou politique. Jenny, sa femme, Eleanor (Tussy), une des filles, Engels, Proudhon, et les acteurs de la Commune : Bakounine est là, Courbet, Lissagaray, Lafargue...
Michel Pinglaut a taillé sa barbe pour que l’illusion soit parfaite ; il a endossé un pardessus sérieux et sombre par-dessus le t-shirt blanc arborant la large et rouge effigie de Karl Marx ; il a épinglé près de son col l’inévitable pin’s militant de la Commune de Paris 1871 ; il s’est présenté à l’amphithéâtre du Museum de Bourges ; il a posé sur la table devant lui une pile de livres — dont, bien sûr, Le Capital — ; il s’est servi cérémonieusement une chope de bière, et déjà il n’était plus de notre époque. Il s’était littéralement téléporté en plein XIXe siècle, lourd des conflits sociaux de la Révolution industrielle.
Alors nous l’avons suivi sans effort, d’autant mieux que les premiers mots nous interpellaient favorablement :
Grâce à Dieu, il y a quelqu’un. Merci à vous d’être venus !
Cheminant entre gravité et humour, nous avons une fois encore vérifié l’adage de Brassens, qui proclame que « le temps ne fait rien à l’affaire ». Variante ici :
Quand on est bon, on est bon.
L’aiguille a fait un tour de cadran sans qu’on s’en rende compte. On aurait pu me dire que j’avais passé une journée ou cinq minutes avec Marx, que j’aurais été bien incapable de rectifier, temps et espace étant concentrés ou dilatés à volonté, à la fois quantiques et cantiques.
Mais que ceux qui voudraient solliciter le comédien, en vue d’une animation pour une soirée thématique ou une manifestation quelconque, ne s’inquiètent nullement. En fonction des extraits retenus, lesquels sont modulables, le temps réel est maîtrisé, et on peut certifier un spectacle d’une durée garantie d’avance, pourvu qu’elle soit comprise entre une demi-heure et une heure et quart.
On aura compris aussi que la mise en scène ne réclame pas des moyens techniques importants. Je me suis renseigné pour vérifier que le coût était bien des plus modestes : il suffit en effet de rembourser le déplacement de l’interprète depuis le département du Cher, dont il est le co-président des Amis de la Commune.
J’ajoute que la pièce a été filmée. Elle est en ligne, accessible en permanence à partir de l’onglet vidéo de notre blog : https://vaillantitude.blogspot.com , et suivie de la conférence de Jean Quétier, agrégé de philosophie, co-auteur de Découvrir Marx (aux Editions sociales). Qui a dit que Marx était mort ?
MICHEL PINGLAUT, JEAN-MARIE FAVIÈRE