La deuxième soirée d’histoire, ayant pour thème « Les écrivains, les artistes et la Commune », a été un franc succès. En effet, nous étions nombreux (presque une centaine de personnes), dans la salle de la Mairie du XIIIe arrondissement, à participer pendant plus de deux heures aux deux conférences, chacune suivie d’échanges stimulants. Comme l’année dernière, nous avons traité d’un aspect particulier de l’histoire de la Commune de Paris afin de l’approfondir.
Paul Lidsky, agrégé de Lettres, auteur de Les écrivains contre la Commune
Paul Lidsky, reprenant son livre paru en 1970, et plusieurs fois réédité depuis, [1] s’efforce d’expliquer l’extrême violence de la réaction de la plupart des écrivains connus (Daudet, Flaubert, Gautier, Goncourt, Leconte de Lisle, Sand, Zola et bien d’autres) par leur peur d’une révolution populaire, par leur domestication sous le Second Empire, par leur vieillissement. Hugo aura, lui, une attitude beaucoup plus impartiale. Puis, dans une seconde partie, il présente de nombreux écrivains moins connus, certes, ayant souvent adopté par la suite des pseudonymes, qu’on redécouvre et qui mériteraient d’être mis en valeur aujourd’hui.
Jean-Louis Robert, historien, président d’honneur des Amies et Amis de la Commune : Les artistes et la Commune de Paris
Jean-Louis Robert, historien, professeur honoraire à la Sorbonne, et président d’honneur des Amies et Amis de la Commune de Paris-1871, intervient sur « Les artistes et la Commune », en examinant surtout les arts plastiques, mais aussi les arts du spectacle [2]. C’est une véritable vue d’ensemble qu’il nous propose, pour bien situer l’action des artistes pendant la Commune. Il rappelle, notamment, l’engagement particulier des artistes plasticiens communards. Et ils sont nombreux à être élus à la Commune et dans la garde nationale. Parmi eux, la grande figure de Gustave Courbet, mais aussi celles d’Alfred Billioray, Jules Martelet, et Lucien Henry. On retrouve également des sculpteurs comme Pierre Berteault et Louis Delorme, et des caricaturistes tels que Pilotell. Jean-Louis Robert insiste sur le rôle et l’apport de la Fédération des artistes pour arriver à penser un « gouvernement de l’art par les artistes » et à introduire « la liberté de l’art ». Un programme artistique… révolutionnaire !
Cette soirée d’histoire est en voie de devenir un événement régulier.
MARC LAGANA