ÉMILE DUVAL, GÉNÉRAL DE LA COMMUNE

Pierre-Henri Zaidman, Émile Duval, Général de la Commune, préface Marcel Cerf et avant-propos Alain Dalotel, Éd. Dittmar.

Beau travail rédactionnel et belle réussite à tous points de vue que la publication par l’association de la brochure consacrée à Émile Victor Duval (1840-1871). La lecture de cet opuscule concis et précis permet de redécouvrir un personnage emblématique de la Commune de Paris. Son origine de classe, sa condition sociale, son engagement politique de 1864 à 1870, mais aussi ses contradictions, forment un tout qui nous en dit long sur les fondements politiques et sociologiques de la Commune de Paris. Émile Duval fait partie de ces « militants » qui à l’aube du 18 mars se retrouvent à la tête d’une insurrection victorieuse, armés de leur seule volonté et portés par une énergie farouche. Il devient rapidement une figure représentative « de ces chefs » issus du peuple et désireux d’organiser le mouvement insurrectionnel qu’ils avaient appelé de leurs vœux. Les actes d’Émile Duval sont à l’image de la Commune, pressés par le temps. Et sa recherche d’efficacité militaire se heurte à la part d’improvisation qui préside aux décisions d’une révolution qui s’invente au gré des événements. Il est constamment - la brochure l’explique très bien - obligé de forcer l’actualité dans des conditions périlleuses. Ce fils de blanchisseuse, ouvrier fondeur, militant membre de l’Internationale et blanquiste incarne le destin et les valeurs du prolétariat naissant qui, dans des conditions historiques et sociales bien particulières, affirme soudain de façon massive et festive la singularité de son idéal de justice sociale. Il n’est pas jusqu’à la fin tragique d’Émile Duval qui ne soit à l’image de la Commune. Abattu, déprimé, abandonné de tous après l’échec de la sortie de Châtillon le 2 avril, il se résigne à la mort et fait face à son destin. Il refuse de fuir et affronte crânement ses bourreaux. La mort d’Émile Duval, tout comme celles de Rigault, Varlin, Dombrowski et Delescluze, revêt une dimension tragique, une dimension prométhéenne. Sans pour autant manifester un goût prononcé pour le martyre, ils soutiennent avec droiture et honnêteté une posture crâne face à un pouvoir criminel qui ne s’encombre d’aucun scrupule. Les bons sentiments des dames patronnesses des beaux quartiers le savent qui n’auront aucune prise sur la valeur de leur engagement.

En attendant qu’un ouvrage lui soit consacré, on ne peut que recommander vivement, vous l’aurez compris, la lecture de cette brochure documentée et rigoureuse. Et puis le portrait d’Émile Duval réalisé par Maxime Lisbonne qui illustre la couverture est à lui tout seul un si bel hommage qu’on ne se lasse pas de l’admirer.

Jean Luc Debry

Pierre-Henri Zaidman, Émile Duval, Général de la Commune, préface Marcel Cerf et avant-propos Alain Dalotel, Éd. Dittmar.

CHARLES BESLAY LE BOURGEOIS DE LA COMMUNE

Philippe Richert, Charles Beslay le bourgeois de la Commune, Éd. Dittmar.

Philippe Richer s’est attaché avec ferveur à retracer la vie de son trisaïeul Charles Beslay. Ce breton, ardent républicain (sa participation aux journées révolutionnaires de 1830 et 1848 en est la preuve) est aussi franc-maçon, libre penseur et disciple de Proudhon, à ce titre, il est partisan de l’union du Travail et du Capital.

Doyen d’âge de la Commune (il a 76 ans), il est le représentant de cette bourgeoisie éclairée qui réclame pour Paris le droit de s’administrer lui-même et de rejeter la dictature du pouvoir central Anticlérical, il intervient pourtant auprès du délégué de l’ex-préfecture de police Rigault afin de libérer les curés qui ne font pas de politique et ne conspirent pas contre la Commune.

Il fait partie des minoritaires et vote contre le Comité de Salut public.

« Membre actif des sections parisiennes de l’Internationale, le proudhonien Beslay est resté cependant un modéré, il l’a montré en respectant les valeurs de la Banque de France dont il fut le gardien vigilant au nom du gouvernement de Paris. Si Marx et Lénine virent dans ce scrupule une faute, c’était sous l’angle de la stratégie révolutionnaire.  En réalité, l’attitude du doyen d’âge témoigne ici en faveur de l’esprit pacifique qu’une fraction des délégués s’efforçait de conserver à la Commune élue » (1)

Charles Beslay délégué de la Commune à la Banque de France et son délégué Francis Jourde délégué aux Finances manœuvrent habilement pour obtenir du sous-gouverneur de la Banque de France, le marquis de Ploeuc, les exigences en liquidité de la Commune. Philippe Richer décrit minutieusement toutes les phases de ce combat feutré mené avec la courtoisie traditionnelle des gens de bonne compagnie qui restent cependant sur leurs gardes.

L’auteur donne la parole aux représentants de la droite et de la gauche qui critiquent la politique de Beslay dans les transactions avec la Banque de France. Si le réactionnaire Du Camp traite Beslay de vieux toqué il s’étend cependant longuement sur son rôle de délégué à la banque dans le tomme III des Convulsions de Paris.

Durant son exil en Suisse, l’honnêteté de Beslay est mise en cause par Le Figaro. Il répond au Journal le 13 mars 1873

« Je n’ai jamais reçu ni appointements ni qualification, ni souvenir d’aucune sorte de la Banque »

Philippe Richer affirme que le vieil ennemi de Beslay, Thiers, se montre disposé à faire preuve de clémence pour certains condamnés, mais il ajoute malicieusement, lorsque cela correspondait à ses intérêts.

Fallait-il s’emparer de la Banque de France ? Eric Cavaterra explique pourquoi la conjoncture de l’époque n’était pas favorable à l’occupation de la Banque.

« Le salut de la Banque de France tient à la fois des circonstances auxquelles la Commune eut à faire face ainsi que des conceptions politiques et économiques du moment, plutôt, que de sa propre capacité à résister »

Michel Margairaz, préfacier de Cavaterra est encore plus précis « au fond, la politique de Beslay et de Jourde est bien celle de la Commune dans son ensemble par delà les propos à l’emporte-pièce de certains contemporains, parmi les blanquistes notamment » (2)
Ces divers arguments viennent conforter les positions prises par Charles Beslay. Ce point de vue est-il définitif ? On ne saurait l’affirmer sans réserves. La discussion est ouverte.

Il est normal que dans une étude aussi fouillée que celle accomplie par Philippe Richer on puisse relever quelques erreurs et coquilles :
Page 215 : Paschal Grousset n’est pas délégué à la guerre mais délégué aux relations extérieures.
Page 272 : l’historien anglais Tombs a pour prénom Robert et non Roger.
Page 320 : Dabotel au lieu de Dalotel.
Page 357 : L’homme politique et auteur dramatique que Pyat a pour prénom usuel Félix plutôt qu’Aimé.

Mais passons sur ces vétilles et ne manquons pas de lire l’ouvrage de Philippe Richer.

Marcel Cerf

Philippe Richert, Charles Beslay le bourgeois de la Commune, Éd. Dittmar.

(1) RIHS Charles, La Commune de Paris, p.112, Seuil, 1973
(2) Margairaz Michel, préface à l’ouvrage d’Eric Cavaterra, La Banque de France et la Commune de Paris, l’Harmattan, 1998

 

SOUVENIRS D’UNE MORTE VIVANTE DE VICTORINE B.

Victorine B., Souvenirs d’une morte vivante, édition La Découverte, « (re)découverte »

Dès les premières pages, nous voilà plongé dans le milieu du XIXe siècle à l’approche de la révolution de 1848 et dans la proscription (déjà). Cela donne envie d’approfondir aussi ce grand soulèvement populaire.

Un peu plus tard, nous voici dans les affres du premier siège de Paris vu du côté de la rue (un peu à la façon de Chabrol dans son «Canon Fraternité») et de la résistance parisienne. Tout cela, au travers des yeux d’une femme (et quelle femme !). L’humain se mêle à l’Histoire avec réalisme.

Nous voilà à la période qui nous intéresse ; là, Victorine nous plonge dans le feu de l’action (c’est le cas de la dire, car sous la Commune, elle est engagée comme ambulancière chez les fédérés). Le témoignage d’une femme communarde «peu célèbre» est quand même assez rare. Surtout que les faits sont plutôt quotidiens et anecdotiques.

La répression s’organise et voilà notre Victorine se cachant, mais restant dans Paris (quel courage et quelle foi révolutionnaire !)
Enfin, voici un livre de témoignage fort intéressant pour ceux qui cherchent à s’informer sur la vie «anecdotique» durant le XIXe siècle.

Dominique Monjoie

Victorine B., Souvenirs d’une morte vivante, édition La Découverte, « (re)découverte », prix : 19 euros environ.

 

LA COMMUNE DE PARIS, L’ASSISTANCE PUBLIQUE ET LES HÔPITAUX EN 1871

Jean-Paul Martineaud, La Commune de Paris, l’Assistance publique et les hôpitaux en 1871, préface de Marcel Cerf, édition l’Harmattan

 

Que seraient devenus les malades et les blessés, si la Commune n’avait pas pris rapidement les décisions nécessaires au fonctionnement des établissements qui devaient assurer leur mission pendant les combats qui sévissaient dans la capitale et que les menace d’épidémies étaient préoccupantes ?

L’Assistance publique se trouve écartelée entre deux Directions, l’une à Paris, l’autre à Versailles. Le Conseil des hôpitaux décide que l’administration reste en fonction et assure le service. Mais l’injonction de Thiers aux hauts responsables de le rejoindre à Versailles fait effet. Cela désorganise l’Administration, l’Assistance publique se trouve décapitée.

La Commune, reprenant la politique anticléricale de la Révolution, décide la laïcisation des services hospitaliers ce qui perturbe leur fonctionnement. Cette mesure n’est que partiellement appliquée, il ne peut s’agir que d’une décision de principe, l’Assistance publique étant incapable de remplacer les religieuses-surveillantes et de se passer de leurs services. On chasse les aumôniers ce qui ne désorganise pas le fonctionnement.

La Commune suspecte l’attitude du personnel hospitalier ; le personnel est confronté au choix : collaborer ou refuser tout contact avec les autorités communales ; l’Administration centrale est défaillante ; en conséquence, le gestion s’en trouve fortement compliquée. L’éthique médicale sera cependant respectée. Dans un tel environnement, les réformes proposées n’ont pas vu le jour ou survécu, mais des jalons importants, comme la laïcisation et le contrôle des bureaux de secours, sont posés.

Tenant compte : des possibilités de fonctionnement, de l’évolution des événements militaires, le livre du professeur Jean-Paul Martineaud relate comment la Commune ; dans la tourmente, plus souvent dans le drame et parfois dans la cocasserie, a su faire fonctionner les différents services hospitaliers et faire face aux risques d’épidémies. Le professeur Martineaud souligne :

« Il faut signaler que, malgré le peu d’affinités idéologiques entre les blessés fédérés et les médecins des hôpitaux militaires, ceux-ci se sont conduits de manière conforme à l’éthique médicale et se sont opposés à l’exécution de blessés. C’est grâce à eux que l’armée ne s’est pas comportée uniquement comme un gigantesque peloton d’exécution »

Ce livre structuré, abondamment documenté et préfacé par notre ami Marcel Cerf, nous fait prendre conscience de ces graves problèmes et comment ils furent résolus. Le fonctionnement des hôpitaux et de l’Assistance publique pendant la Commune étant peu connu, ce livre est à lire.

B.E

Jean-Paul Martineaud, La Commune de Paris, l’Assistance publique et les hôpitaux en 1871, préface de Marcel Cerf, édition l’Harmattan, 24.5 euros

 

MÉMOIRES DE LOUISE MICHEL

Louise Michel, Mémoires, éditions Tribord, 184 rue de l’Hôtel des monnaies, 1060 Bruxelles

Les Mémoires de Louise Michel sont considérées comme son livre testament. Les éditions Tribord donnent, enfin, la totalité de l’autobiographie de la communarde.

La préface en est de Xavière Gauthier qui reconnaît que les Mémoires de Louise Michel éditées précédemment ne représentent qu’une partie seulement de l’œuvre : la 1ère.
Les 2e et 3e parties «Histoires de ma vie», publiées en 2000 représentent 13 et 7 chapitres et font suite à la seule partie connue jusqu’alors.

« C’est réellement faire œuvre utile que de donner aujourd’hui à lire un ensemble qui fait sens, une continuité qui «recolle», un peu, des écrits atomisés, disséminés dans le temps et dans l’espace, reconstituant ainsi la perplexité complexe d’une Louise Michel, trop souvent réduite à une image d’Epinal »

déclare Xavière Gauthier. Excellente initiative des Editions Tribord.

Michel Pinglaut
Louise Michel, Mémoires, éditions Tribord, 184 rue de l’Hôtel des monnaies, 1060 Bruxelles

 

DÉPORTATION ET ÉVASION D’UN POLÉMISTE

Joël Dauphiné, Henri Rochefort, L’Harmattan.

Joël Dauphiné a lu tout ce qui a été publié sur Rochefort et son évasion. Il a consulté les archives de Paris, de province et de la Nouvelle Calédonie où il a vécu plusieurs années. Sa biographie du célèbre polémiste est donc très richement documentée(certaines pièces présentées en annexes sont rares ou ont été peu exploitées)

Le marquis de Rochefort-Luçay dit «Henri Rochefort» est un pamphlétaire très populaire, ses redoutables attaques contre le second empire entraînent des poursuites et ses mots d’esprit désarçonnent ses adversaires les plus coriaces. On s’arrache son journal La Lanterne.
Il accueille la Commune avec joie même s’il ne lui ménage pas ses critiques. Il est condamné à la déportation en enceinte fortifiée pour sa politique antiversaillaise dans Le mot d’ordre.

Il est embarqué sur la Virginie à destination de la Nouvelle Calédonie. Il retrouve à bord Louise Michel et leur amitié ne connaîtra pas d’éclipse.
Joël Dauphiné fait une description de l’évasion de Rochefort d’une précision et d’une objectivité remarquable. Le brillant journaliste s’était dit prêt à verser 100.000 francs pour son évasion, c’était une fanfaronnade, il pouvait tout juste tirer une traite d’un bien moindre montant qui serait acceptée en raison du rayonnement de sa personnalité.

Quand nos évadés (Rochefort, Grousset, Jourde, Bastien, Pain et Ballière) arrivèrent à Sydney en Australie, ils étaient forts démunis. Rochefort estime qu’une somme de 20 000 francs est nécessaire pour régler les dépenses suivantes : 

1) - Solde du compte de Law, capitaine du Trois-Mâts ayant assuré l’évasion des déportés.
2) - Les frais d’hébergement en Australie et les frais de rapatriement de Rochefort et ses compagnons (1)

Gambetta est chargé de recueillir les souscriptions.

Etant donné la popularité du directeur de La Lanterne, la somme prévue est vite atteinte. Parmi les souscripteurs, on note : Victor Hugo, Paul Bert, le défenseur de l’école laïque, le fouriériste Jean-Baptiste Godin, le radical Edmond Lockroy, Edmond Adam du groupe de Gambetta, etc.
Après l’amnistie, Rochefort fonde l’Intransigeant journal très lu par les électeurs de gauche. Mais l’homme à l’humour féroce se laisse entraîner dans l’aventure boulangiste dans laquelle il apporte la caution de son passé socialiste. Bientôt il va sombrer dans l’antisémitisme.
Antidreyfusard, il insulte tous ceux qui luttent pour le triomphe de la justice :

« Voir des socialistes, des allemanistes et des anarchistes se prosterner alors devant leurs sacoches, voilà qui doit donner aux juifs une idée de leur puissance ! » Henri Rochefort, l’Intransigeant, 17 février 1898 (le «J’accuse» de Zola est du 13 janvier 1898)

Le 23 février 1898, Zola est condamné à un an de prison et 300 francs d’amende pour son article de «l’Aurore» Dans son journal du 23 février, Jules Renard écrit :

« Et moi, je déclare que je suis écœuré à plein cœur, à cœur débordant, par la condamnation d’Emile Zola […] Qu’ironiste par métier, je deviens tout à coup, sérieux pour cracher à la face de notre vieux pantin national M. Henri Rochefort. »

Rochefort finira dans un chauvinisme abject.

Marcel Cerf

Joël Dauphiné, Henri Rochefort, L’Harmattan, 29 euros

(1) Tous les éléments inédits des tractations relatives à l’évasion de Rochefort sont le résultat des savantes recherches de Joël Dauphiné

 

LES SOLDATS DE MARS. AVOIR VINGT ANS SOUS LA COMMUNE

 Daniel Vasseur en collaboration avec Jean-Pierre Popelier, Les soldats de mars. Avoir vingt ans sous la Commune, L’Harmattan, 2005.

Dans La Commune de 1871 de Jean Bruhat, Jean Dautry et Emile Tersen, une remarque attire l’attention :

« La condamnation de Rossel émut la bourgeoisie, à laquelle il appartenait par ses origines et, au moins en partie, par ses opinions. Sa personnalité a rejeté dans un injuste oubli, celle du sergent Bourgeois du 45ème de ligne !

Si le jugement porté sur Rossel est par trop péremptoire, en revanche, l’appel pour tirer de l’oubli le sergent Pierre Bourgeois a été parfaitement entendu par Daniel Vasseur et son collaborateur qui ont voulu réparer une injustice.

Malheureusement, la rareté des témoignages et des documents d’archives sur Pierre Bourgeois a contraint l’auteur à adopter la forme du roman comme il s’en explique dans le prologue : «respectant tout ce que livrent les archives et, pour le reste, inventant ce qu’il fallait de vraisemblable pour en faire un roman »

Emile et Vincent, amis de Pierre, sont des personnages de fiction qui permettent de faire participer le sergent Bourgeois aux événements et de matérialiser sa présence et son comportement qui, autrement, seraient restés assez flous. La liaison sentimentale avec Amanda (même si ce n’est probablement qu’une créature fictive) apporte un peu de chaleur humaine à ce destin tragique.

Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, le résultat de cet article est une véritable réussite parce que l’auteur est un historien scrupuleux doublé d’un écrivain de talent. Il nous entraîne dans un tourbillon de scènes émouvantes où évoluent ces soldats de vingt ans rêvant de changer le monde.

Au début de mars 1871, le 45ème de ligne est transféré de Laval à Paris pour y assurer le maintien de l’ordre. Les soldats cantonnent dans le jardin du Luxembourg. Le 12 mars, le sergent Bourgeois, en état d’ébriété, terrasse un officier odieux. Emprisonné au Cherche-Midi, il est libéré par les Fédérés, le 21 mars et s’engage dans la garde nationale. Il prend part à quelques combats contre l’armée de Versailles.

La défaite de la Commune sera suivie par l’horrible répression. Pierre Bourgeois réussi à sortir de Paris mais il sera dénoncé et arrêté. Il est condamné à mort par le 2ème Conseil de guerre pour outrages et voies de fait envers un capitaine du génie ; port d’armes contre la France en combattant dans les rangs des bataillons fédérés de la garde nationale contre l’armée française.

Le 28 novembre 1871, Rossel, Ferré et Bourgeois seront fusillés à Satory puis ils seront enterrés au cimetière Saint Louis de Versailles, dans le carré des suppliciés surnommé poétiquement «l’enclos des rossignols» Ils auront droit à une fosse séparée surmontée d’une croix de bois portant leur nom. La dépouille du sergent Bougeois ne fut réclamée par personne, ses parents étaient décédés.

La condamnation à mort du sergent Bourgeois peut surprendre. D’autres soldats de l’armée régulière sont passés à la Commune sans encourir un tel châtiment. Dans le cas de Bourgeois, les juges militaires ne pouvant pardonner les outrages et voies de fait envers un des leurs ; c’est l’esprit de corps qui domine.

Marcel Cerf

Daniel Vasseur en collaboration avec Jean-Pierre Popelier, Les soldats de mars. Avoir vingt ans sous la Commune, L’Harmattan, 2005, 29.50 €

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