LA COMMUNE MOSAÏQUE DE MORÈJE. LE PARCOURS COMMUNARD

La Commune Mosaïque de Morèje,  édité par notre association, 2025.

La Commune Mosaïque de Morèje,  édité par notre association, 2025.

Jérôme Gulon, alias Morèje, est un artiste plasticien qui a été le premier à utiliser la mosaïque dans l’art urbain. Il a réalisé des portraits de 4 communardes et 15 communards, pour le 140e anniversaire de la Commune, en partant de photos d’époque en noir et blanc.

Chaque emplacement a été choisi avec soin, en relation avec un lieu ou un événement de la Commune : Gustave Courbet est place Vendôme, Émile Duval sur la mairie du 13e, Louise Michel rue Lepic…

Sur la mosaïque d’Eugène Pottier, on trouve une boite à musique qui joue l’Internationale et un morceau d’étoffe rappelle son métier de dessi­nateur sur tissus. Tout est fait pour que chaque promeneur ait envie d’en savoir plus. La dernière œuvre est celle d’Émile Duval dont on n’a aucune photo ; aussi, la mosaïque représente une plaque de rue qui sera bientôt posée sur le mur de la mairie du 13e.

Cette brochure présente tout d’abord la biographie et la démarche artis­tique de Morèje. Chaque mosaïque est présentée dans son environnement et elle est accompagnée d’une biogra­phie du personnage. L’ouvrage met aussi en lumière les symboles utilisés par Morèje (un fossile accompagne un coquelicot et un fragment de carte mémoire). Il permet aussi de garder la trace de ces œuvres d’art parfois disparues. Enfin, notre graphiste Alain Frappier a très bien mis en valeur cet ouvrage.

MARIE-CLAUDE WILLARD

 

 

L’ASSOCIATION  INTERNATIONALE  DES TRAVAILLEURS (AIT) EN PREMIÈRE LIGNE

Michel Cordillot, 1864-1880 : La Première Internationale en France Son histoire, son implantation, ses militants, Éd. de l’Atelier, 2025.

Michel Cordillot, 1864-1880 : La Première Internationale en France Son histoire, son implantation, ses militants, Éd. de l’Atelier, 2025.

Michel Cordillot propose son nouveau livre 1864-1880 : La Première Internationale en France, aux éditions de l’Atelier. L’AIT apparaît dans un contexte de luttes sociales : Par son extension géogra­phique — elle fut véritablement internationale — et par la diversité des expériences qui l’avaient précé­dée. Plurielle et multiforme, elle se différencia par sa plasticité des orga­nisations qui reprirent à sa suite le flambeau de l’internationalisme. Elle constitue une organisation syndicale, un lieu d’échanges et de réflexion sur des thématiques actuelles, le temps de travail, la coopération, la propriété de la terre, une organisation politique qui suscita l’inquiétude, sinon la peur chez les représentants des pouvoirs publics. Michel Cordillot élargit son analyse chronologique quelques années antérieures à la création en 1864 et la poursuit jusqu’à la création de la 2e Internationale.

De thématiques en biographies

L’ouvrage est organisé en notices thé­matiques et biographiques. Les 48 notices thématiques permettent d’ap­préhender l’histoire de l’AIT en France dans sa complexité en faisant le point sur son action, l’intensité des débats.

En complément, les notices de 320 militantes et militants sont intégrées par ordre alphabétique et reprennent la démarche du Maitron.

L’auteur insiste sur le rôle des ouvriers français qui firent le voyage de Londres en 1864 pour jeter les bases de cette organisation à la courte durée de vie, une dizaine d’années.

Des débats toujours actuels et de belle tenue

La richesse des thèmes, la qualité des propos tenus par des ouvriers, des ouvrières montrent la permanence des

débats. Le rôle des syndicats, l’orga­nisation du travail, les rapports sociaux, la place de la politique, le travail des femmes, le pacifisme…

La Commune de Paris est le moment fort de l’histoire de l’AIT. Inaudible en 1870 en raison du patriotisme des ouvriers, l’AIT parisienne intègre les comités de vigilance, s’interroge sur la participation aux élections, s’im­plique dans l’organisation de la Commune, aidée par son savoir-faire issu de son expérience des luttes. C’est le cas du fonctionnement des mairies d’arrondissement, l’armée, la commission des subsistances, celle du travail et de l’échange… Après la Semaine sanglante, la chasse à l’AIT est frénétique, même dans les pays refuges. En France, une lente recons­titution s’opère avec les syndicats — la CGT se profile — et les partis poli­tiques.

FRANCIS PIAN

 

 

LA COMMUNE EN ACTES - NOUVELLES APPROCHES HISTORIQUES DE  LA COMMUNE DE PARIS

La Commune en actes, Actes du colloque organisé au printemps 2024 par le comité Berry des Amies et Amis de la Commune de Paris, Éditions Presses Universitaires de Perpignan, juin 2025.

La Commune en actes, Actes du colloque organisé au printemps 2024 par le comité Berry des Amies et Amis de la Commune de Paris, Éditions Presses Universitaires de Perpignan, juin 2025.

À « la merveilleuse polyphonie de la Commune » a répondu la multiplicité des points de vue qui se sont efforcés de l’interpréter. L’heureuse formule de Jean-Louis Robert, qui relevait la « gageure difficile » consistant à ajou­ter un titre supplémentaire à une bibliographie du mouvement commu­naliste qui, dès l’année 2006, conte­nait « déjà 4 938 titres », pose la question de la nécessité d’une publi­cation telle que la nôtre.

On remarquera d’emblée qu’il s’agit là d’une histoire « universitaire », attes­tant la variété des domaines explorés et la richesse des positionnements des auteurs et autrices : luttes natio­nales et internationales de tous ordres, éducation, art et culture, émancipation féminine, organisation du travail, démocratie par le bas, amnistie, héritages, communications, provinces etc. La défense et l’illustra­tion des vérités historiques, outre qu’elle est sans cesse à recommencer, est d’autant plus efficace qu’elle s’ap­puie sur un progrès des connais­sances. Les points de vue exposés dans La Commune en actes vont concerner des archives encore inex­ploitées, des terrains d’exploration nouveaux, des idées nouvelles, de nouvelles manières d’interpréter les documents et les faits, en s’appuyant sur eux pour en proposer des lectures analytiques et/ou synthétiques fruc­tueuses.

Le titre des actes du colloque reprend le cogito marxiste de la Commune de Paris : The great social measure of the Commune was its own working exis­tence. L’existence et l’action sont ici à prendre comme un tout indissocia­ble, comme l’être et la pensée chez Descartes. Pas d’antériorité de l’une par rapport à l’autre, pas de relation de cause à effet, pas même d’exis­tence précédant l’essence : un ensem­ble consubstantiel, et l’idéal serait qu’il puisse s’exprimer en un seul mot.

Dans les travaux présentés, on trou­vera des faits, certes, mais aussi des points de vue spécifiques et d’intimes convictions. Plutôt que sous l’angle de l’impossible objectivité, c’est bien sous ce prisme que la recherche est féconde.

Auteurs et autrices : Quentin Deluermoz, Chloé Leprince, Jérome Quaretti, Florence Gauthier, Ludivine Bantigny, Jean-François Dupeyron, Anouk Colombani, Thomas Golsenne, Masaï Mejiaz, Anne Simonin, Jean Annequin, Michel Pinglaut, Jean-Marie Favière, Claudine Cerf.

JEAN-MARIE FAVIÈRE  ET CHRISTIANE CARLUT

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