L'école de la rue Basfroi
Dans le cadre de mes recherches sur les lieux de mémoire de la Commune, j’essayais depuis pas mal de temps, sans succès, de localiser précisément la fameuse école de la rue Basfroi qui abritait le siège du Comité central de la Garde nationale pendant cette période. Elle est citée dans de nombreux ouvrages, sans que jamais son adresse soit précisée. Et pour cause : il n’y a jamais eu d’école rue Basfroi : en tous cas pas à l’époque de la Commune, comme en fait foi l’Atlas administratif des vingt arrondissements de Paris d’une précision remarquable ; réalisé en 1870 sous les ordres – c’est la formule officielle qui figure en en-tête dudit atlas – du baron Haussman.
Je propose une explication : cette école serait en fait l’école des sœurs qui existait dans un ensemble d’établissements religieux qui se trouvait 37 rue St. Bernard, juste en face de l’église Sainte Marguerite : celle-ci abritant le club du Prolétaire.
La rue St. Bernard a une configuration assez particulière qui la fait partir en ligne droite de la rue du Fbg. St Antoine, et termine après un important décrochement, de largeur rétrécie à l’époque, par un court tronçon situé dans le prolongement exact de la rue Bafroi. Si le découpage administratif du XIème arrondissement n’avait pas mis ce tronçon situé dans le quartier Ste. Marguerite, il aurait sans doute été intégré à la rue Basfroi. Et sans doute, tout le monde s’y trompait – beaucoup se trompent encore aujourd’hui sur le nom de cette portion – et appelaient cette école "de la rue Basfroi" puisque c’était la rue par laquelle ils y accédaient en venant de la mairie du XIe arrondissement.
D’ailleurs, la barricade qui la protégeait à l’angle des rues Basfroi et de Charonne barrait cette dernière et non la rue Basfroi comme il eut été logique si l’école s’était réellement trouvée dans celle-ci.
Ce n’est qu’une hypothèse, mais je ne vois pas d’autre explication, car je suis formel : l’école des sœurs actuelle du 16 rue Basfroi, n’existait pas à l’époque, pas plus qu’aucune autre.
Le puits des Fédérés
J’ai également trouvé l’emplacement du "Puits des Fédérés" qui se trouvait Villa Boquet, près de la place des Fêtes à Belleville.
C’était un puits désaffecté où auraient été jetés les corps de nombreux fédérés, mais aussi de soldats versaillais, après la Semaine sanglante, et qui est resté dans la mémoire collective des bellevillois comme le Puits des Fédérés.
La Villa Boquet se trouvait donc entre la rue Copans et la rue Bellevue. Elle débouchait dans cette dernière face à l’actuelle villa Sadi Carnot. Une partie de la rue Eugénie Cotton, qui traverse les horreurs en béton construites à cet emplacement, emprunte à peu près une partie de son tracé.
J’ai trouvé ces références dans le bouquin de Maxime Vuillaume intitulé Mes cahiers rouges et le lieu dans l’Atlas municipal des 20 arrondissements de la Ville de Paris, réalisé par M. Alphand en 1898, sous le préfet Poubelle.
Philippe Boisseau