Que d’émotion ce samedi 23 mai 2015, devant cette belle scène du Théâtre de verdure à la Fête de Lutte ouvrière, en percevant le lourd silence de cette foule, attentive, assise compacte sous la toile qui la protège de la pluie ! 150… 200 personnes, comment compter ?
Chacun et chacune sont pris par l’ambiance de ce jeu si bien assumé par notre troupe d’amateurs. Ils ont travaillé dur depuis des années, pour arriver à ces moments rares d’émotion profonde. La première fois sur la place de l’Hôtel-de-Ville en 2011, pour le 140e anniversaire de la Commune, nous avions bien senti que ce travail méritait d’être poursuivi. Il pleuvait pourtant des cordes, sans arrêt, et le public restait assis, suspendu aux répliques des comédiens, pourtant pas très sûrs d’eux, mais certains de faire passer des idées essentielles !
Depuis, ils ont tous pris de l’assurance avec la représentation donnée au congrès de la Filpac-CGT et puis à Dieppe avec les amis de notre comité local, et enfin à la fête de la Commune. Ils joueront encore dans la rue, demandés par le Front de gauche, puis par la Fédération anarchiste, peut-être aussi dans les mairies du XIe et du XXe.
Merci à eux de nous faire vivre, toujours avec plus de force, des personnages hauts en couleurs comme ceux de Victorine Brocher, Nathalie Le Mel, Louise Michel, ou une Mélanie, femme du peuple, qui sait dire sans détours au personnage du général Lecomte, combien il doit prendre garde au courage des Parisiens. Pour les hommes, c’est Varlin, Theisz, Delescluze et cet ouvrier tanneur qui revendique le droit de relever l’honneur trahi par la bourgeoisie. Et que dire des deux personnages, Lecomte et le député versaillais, qui apportent leur soutien au traître à la patrie, ce sinistre Thiers. Des rôles pas faciles à jouer pour de fidèles amis de la Commune de Paris !
L’ancêtre communard, qui revient chaque année sur la place de l’Hôtel-de-Ville le 18 mars, sait raconter ce moment exceptionnel où la démocratie régna sur Paris. La jeune femme, au prénom symbolique de Marianne, comprend alors combien elle a été trompée dans l’information qu’elle a reçue, à son insu, sur cette grande histoire populaire si peu connue. Le chant final de L’internationale des travailleurs revendiquant la révolution sociale, unissait spectateurs et acteurs dans un même élan tonique.
Oui, ce fut un grand bonheur de les voir, de les entendre, de vibrer avec eux. Une demi-heure d’une pièce bien enlevée, forte et convaincante à la fois, émouvante parfois.
Merci à tous pour ce travail qui permet de faire avancer la connaissance de l’histoire de la Commune et son œuvre sociale tellement d’actualité aujourd’hui.
Ce jour-là, à quelques pas, d’autres ami(e)s tenaient le stand de littérature. Ils ont pu répondre aux questions que soulevait le spectacle, et le stock d’ouvrages fut rapidement épuisé, preuve s’il en est, de l’intérêt suscité par la pièce.
Merci à tous ceux et celles qui ont uni leurs efforts, sans compter leur temps, pour arriver à un tel résultat !
Bientôt, ne ratez pas ce spectacle sur la place de la Commune dans le XIIIe, le 26 septembre.
CLAUDINE REY