Notre association a changé de nom à l’issue de l’Assemblée Générale extraordinaire du 19 octobre 2013. Le débat sur cette initiative, tenu lors de cette assemblée, a réuni un grand nombre d’adhérents et a été particulièrement riche en prises de paroles.
Nous avons souhaité en rendre compte, bien que la relation que nous livrons de ce débat est en dessous de la réalité qualitative et traduit a minima la portée de son contenu.
Jean-Louis Robert, co-président, rappelle en préambule que c’est lors de l’Assemblée Générale du 20 Avril 2013, que le changement de dénomination de notre association, par l’insertion d’un « e » entre tirets, entre le « i » et le « s » d’Amis, a été proposé. Il rappelle qu’il devient indispensable de ne plus ignorer au quotidien la place que les femmes ont tenue et tiennent encore dans notre histoire, celle d’hier comme celle d’aujourd’hui. Il s’agit de mettre en évidence les femmes, leur rendre enfin justice.
Elles furent de toutes les révolutions. Le souvenir de leur courage et leurs combats indéfectibles et remarquables pour la liberté et l’égalité, ne doit pas être oublié, mais se perpétuer dans le temps. Notre association témoigne de leur présence et de leur efficacité.
Cette réunion qui aurait pu être une formalité administrative statutaire ne fut pas un débat de pure forme. C’est une discussion foisonnante et passionnée qui s’engage dans un élan démocratique. Un flot de remarques constructives marque le déroulement de la réunion et donne lieu à de fortes et nombreuses interventions.
Des adhérentes et des adhérents déplorent l’évocation de l’année de la femme, de la journée de la femme, initiatives souvent vides de sens à leurs yeux, au regard de l’urgence de l’actualité sociale. D’aucuns sont pour ou contre les parenthèses et les tirets, inesthétiques. Puis sont évoqués le sentiment et les scrupules à trahir les anciens, le bon usage de la grammaire, le respect de la syntaxe. Pour d’autres, le terme « les Amis » se suffit en soi pour désigner tous les adhérents, hommes ou femmes.
Une idée est lancée pour l’avenir, faire figurer dans l’article 1 des statuts, tous les noms pris par l’association depuis sa création.
Mais la parole ainsi libérée fait surtout apparaître la frustration accumulée et l’exclusion dont ont fait l’objet les femmes pendant des siècles. Elles luttent toujours et encore pour que soit enfin reconnue leur valeur. Il ne s’agit pas d’une régularisation, mais d’une réhabilitation à la hauteur de leur rôle dans la société. D’autres soulignent qu’il est essentiel que l’égalité des femmes et des hommes s’inscrive sur le plan symbolique, au niveau du langage et des écrits. Ainsi, notre association pourra s’enorgueillir d’être à l’avant-garde de la juste prise en compte des femmes, enfin rétablies dans leurs droits.
La discussion, fraternelle, aboutit à un résultat consensuel qui fait l’objet d’un vote très largement majoritaire. Ainsi, désormais, notre association, la plus ancienne du mouvement social et ouvrier, se nommera :
LES AMIES ET AMIS DE LA COMMUNE DE PARIS - 1871.
Il est certain que cette grande décision fera date et témoignera du fait que nous sommes une des premières associations à avoir agi pour que les femmes apparaissent dans leur dénomination. Nous sommes en cela fidèles aux idéaux de la Commune et des communards.
Annette HUET et Charles FERNANDEZ