Le 18 mars 1871, la Commune naît. Cent-quarante ans après, elle demeure plus vivante que jamais.

Dans notre univers où règne l’argent-roi, où sévissent cruellement les inégalités sociales, le racisme, l’égocentrisme mesquin, l’œuvre de la Commune affiche une prodigieuse modernité.

La Commune crée la démocratie la plus authentique qu’ait jamais connue l’histoire. Une démocratie directe où les masses organisées (syndicats, clubs, comités de femmes…) décident de tout et dont les élus sont responsables, révocables.

La Commune franchit un immense pas vers l’émancipation féminine. Les femmes créent, pour la première fois, une organisation de masse qui arrache des conquêtes essentielles : l’enseignement des filles, l’égalité des salaires femmeshommes, la reconnaissance de l’union libre, etc.

Les étrangers, nombreux à se battre dans les rangs communards, sont considérés comme des citoyens à part entière et, à ce titre, occupent des postes dirigeants : le Hongrois Fränkel exerce les fonctions de ministre du Travail ; les généraux polonais Dombrowski et Wroblewski occupent la tête de l’armée.

L’œuvre sociale, essentielle et très diverse, a pour couronnement, la création d’associations ouvrières de production. En bref, l’autogestion.

La Commune décrète, pour la première fois, la séparation de l’État et de l’Église, crée l’école laïque et gratuite. Pionnière de l’éducation populaire, la Commune décide aussi d’affranchir les artistes de toute tutelle.

D’une richesse fabuleuse, la Commune a profondément marqué le mouvement ouvrier international des XIXe et XXe siècles.

Incarnant Égalité et Fraternité, elle demeure d’une extraordinaire fécondité.

CLAUDE WILLARD

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