Le succès mémorable de la montée au Mur du 150e anniversaire, en 2021, nous incitait à renouveler l’expérience en 2022 et à organiser une vraie marche dans les rues de Paris. De nouveau, un collectif unitaire s’était constitué à l’appel des Amies et Amis de la Commune, épaulés par nos amis de « Faisons vivre la Commune ». Et la réussite a été au rendez-vous.
Dès le matin, nous nous retrouvons place des Fêtes, au cœur de ce quartier de Belleville qui avait si ardemment participé à la Commune. Autour de celui des Amies et Amis de la Commune, ont pris place les stands des partis de gauche (PCF, PCOF, NPA, Fédération anarchiste…), des syndicats (CGT, Solidaires, CNT…), des éditeurs (Libertalia, Cahiers d’Histoire, Le Monde libertaire…), des associations (La Libre Pensée, l’UJRE-Union des Juifs pour la résistance et l’entraide…). Le maire du XIXe, François Dagnaud, vient nous saluer en voisin. Sur le podium, théâtre et chansons se succèdent avec la compagnie Théâtre 15, le collectif La Commune en Chantant, le chœur des Brigades Louise Michel et la Fanfare Invisible.
Liste des signataires de l'appel
Avant le départ de la marche, Sylvie Braibant, notre co-présidente, prend la parole au nom des Ami.e.s et du collectif unitaire. Elle met en lumière le caractère unique de l’événement-Commune :
Dès le 18 mars 1871, la Commune est une cacophonie harmonieuse, un festival de motivations les plus composites, nationalistes ou internationalistes, libertaires et autoritaires, sociales et culturelles. Elle est par excellence la révolution plurielle, où l’émancipation collective se conjugue à l’individuelle. Elle est mélange d’audaces et de légalisme, de moralisme outrancier et de légèreté amoureuse. On se pare, on orne, les uniformes fleurissent - la Commune s’installe aussi dans un décor, des parades, des fêtes, théâtres côtés cour et jardin.
Et, dans une allusion à l’actualité :
Au moment de partir vers le mur des Fédérés, triste rappel des derniers 150 combattants fusillés, ce printemps 2022 nous donne à entendre d’autres résonances, plus inspirantes… Ne voyons-nous pas des signaux clignoter, ceux d’une pluralité retrouvée et unie, pour nous donner à espérer ?
À 14 h 30, sous un grand soleil, le cortège s’ébranle, derrière la banderole des Amies et Amis de la Commune et du collectif « Vive la Commune », suivies des autres organisations, syndicats, partis, associations, collectifs et de nombreux non-organisés. Ce n’est certes pas la marée humaine du 150e anniversaire, mais la marche rassemble 4000 à 5000 personnes, bien au-delà des quelques centaines qui se rassemblaient traditionnellement. Un succès qui donne des idées pour l’avenir.
Le cortège chemine à travers Belleville, sous les ombrages de la rue des Pyrénées, ponctué de chants, entraînés par une fanfare. Nos amis du Comité belge des Amies et Amis de la Commune, derrière leur banderole, ne sont pas les moins remarqués.
Le cortège se densifie à l’approche du Père-Lachaise, où un bouchon se forme. Et bientôt, la pelouse du mur des Fédérés est submergée par une foule compacte, d’où émergent drapeaux, banderoles et pancartes. Le maire, Éric Pliez, et les élu.e.s du XXe se frayent un chemin jusqu’au Mur. On entonne Le Temps des Cerises, Le Drapeau rouge, L’Internationale…, tandis que les gerbes rouges s’amoncellent sous la plaque « Aux morts de la Commune ».
Les groupes stationnent longuement sur la pelouse, devant le mur, avant de se disperser progressivement.
Michel Puzelat
Pour visualiser la montées au Mur des Fédérées du 21 mai 2022, cliquer sur le haut de l'image. Le défilement des images est automatique,
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