À propos du monument de Moreau –Vauthier
Ce monument, correctement appelé « Aux victimes des révolutions », apparaît sous des noms très variés – J’ai lu : « la fraternité », « la fraternité éplorée », « la fraternité entre fusilleurs et fusillés », (sic !), « aux morts de toutes les Révolutions » et même « maquette du Mur des Fédérés »
- Ce monument, correctement appelé « Aux victimes des révolutions », apparaît sous des noms très variés – J’ai lu : « la fraternité », « la fraternité éplorée », « la fraternité entre fusilleurs et fusillés », (sic !), « aux morts de toutes les Révolutions » et même « maquette du Mur des Fédérés » (1)
- J’en ai vu deux reproductions miniatures, l’une au musée d’Art et d’Histoire de Saint-Denis, l’autre au musée de l’Histoire Vivante de Montreuil. Je n’ai pas noté l’inscription de celle du musée de Saint-Denis mais, à Montreuil, la phrase de Victor Hugo est légèrement tronquée en son milieu, donnant : « ce que nous demandons à l’avenir (2) c’est la justice, pas la vengeance ».
- Marcel CERF termine son article en disant, à propos de 1945 :
- « c’est sans doute la dernière fois qu’il est fait référence à ce monument tant controversé » (sous – entendu, en tant que monument dédié à la Commune).
Je me permets de citer 3 exemples postérieurs (outre celui cité en note). - Lors du colloque sur la Commune organisé par l’Association des Amis de Benoît Malon, les 15 et 16 mars 2003 (voir un bref compte rendu dans le même bulletin n°19), M. Didier NOURRISSON intervint sur le traitement de la Commune dans les manuels scolaires. Il cite un livre (de 1956, je crois) qui illustrait sa présentation avec une photo du monument.
- Pour le centenaire de 1871, de nombreux pays, dont notamment les « pays socialistes », éditèrent des timbres en hommage à la Commune. Ce monument apparut – dans une composition – sur un timbre tchécoslovaque (3).
- « F.O. magazine », du syndicat Force Ouvrière, dans son n°53, toujours pour le centenaire de la Commune, publie un dossier.
En son milieu, un article d’André BERGERON surmonté d’une grande photo, étirée sur 2 pages, de ce même monument. - Tout ceci bien après 1945, comme quoi la confusion est tenace.
Quelques précisions supplémentaires.
- L’article de Marcel CERF situe ce monument « dans un petit square de l’Avenue Gambetta, en lisière du Père Lachaise » - Ce square s’appelle « square de Champlain » et le monument est vers le bas de ce jardin tout pentu.
- Le modèle de ce monument (4), en plâtre, fut exposé au salon de 1902.
- Le Conseil municipal de Paris décida, le 1er avril 1908 de l’ériger dans la capitale et vota un avoir de 10.000F.
- Les 13 et 14 juillet 1909 décision de le placer dans le square ci-dessus. Coût de l’installation : 2693.06 F
- On mentionne des « remous » lors de l’inauguration. Je n’en ai pas trouvé (ni cherché) trace dans la presse de l’époque.
- Avis aux amateurs.
Georges AILLAUD
Notes
(1) Cette appellation se trouve dans « le guide de la Recherche – Etat des fonds – Commune de Paris 1871 » édité en l’an 2000, par la ville de Saint-Denis, au chapitre consacré au musée, page 3.
(2) Il manque ici : « ce que nous voulons de lui ».
(3) Cité in : « Inventaire de la Commune de Paris » par la « philatélie populaire » - page 12
(4) Un dossier est disponible au musée de l’Histoire vivante de Montreuil d’où ces derniers renseignements proviennent.