C’est un nombre très conséquent de revues (11 à ce jour), sous forme de hors-séries ou de dossiers — sans compter des articles seuls — qui sont parues pour le 150e anniversaire de la Commune de Paris. Impossible de présenter en peu de lignes le contenu de ces revues, exposons-en l’esprit et l’apport.
Elles sont d’abord le produit de la réflexion d’équipes historiques (Les collections de L’Histoire, La Marche de l’Histoire, Historia, L’Histoire, Géo-Histoire) et de courants de pensée politique et féministe (Politis, L’Humanité, L’Anticapitaliste, Alternative libertaire, Lutte de classe, Casse-rôles). Si toutes présentent de manière ouverte l’histoire de la Commune, leur diversité transparaît par les choix de rédaction, avec des dominantes factuelles ou/et thématiques à déroulé différent, des analyses plus critiques ou de simples témoignages. Les auteurs et autrices sont des chroniqueurs d’histoire, des historiens et historiennes, des écrivains et écrivaines, des journalistes, des responsables associatifs, des militants et militantes. Certains et certaines ont écrit dans plusieurs revues. Nombre d’illustrations, parfois peu utilisées, accompagnent les textes ainsi que des encarts chronologiques ou informatifs, les sources étant indiquées en général.
Venons-en au fond : l’intérêt évident de ces parutions est qu’elles permettent de faire un tour notable des études sur l’histoire de la Commune avec l’état des recherches en cours, le tout favorisant une première synthèse pour enrichir le savoir. L’intérêt s’est porté un peu plus sur la présentation de thèmes peu étudiés, revisités ou enrichis : l’amnistie, la mémoire, les chiffres de la répression, le mandat impératif, les femmes, le courant populaire au plus bas de l’échelle, les répercussions planétaires. Des faits évoqués méritent d’être approfondis tels les échecs des 31 octobre et 22 janvier, le pourquoi des provocations de Thiers avant le 18 mars, le rapport entre les différents pouvoirs de la Commune, les origines des mesures, les échecs en province. Certains sujets ne sont pas abordés (l’AIT spécifiquement, les visions utopistes des communards, la délégation scientifique, la Province rurale et la paysannerie, le pacifisme et la violence, les exilés hors d’Europe), preuve de l’infinité des travaux à réaliser. Ces nombreuses et originales parutions, ajoutées aux ouvrages et multiples articles sur Internet, contribuent grandement à alimenter la connaissance de l’histoire de la Commune dans une pluralité d’approches nécessaire à la réflexion critique de chaque lecteur/lectrice.
JEAN ANNEQUIN