La mairie de Feytiat (Haute-Vienne) organise tous les ans en novembre une Semaine Histoire. Cette année, elle s’est déroulée autour du 150e anniversaire de la Commune de Paris. C’est Michel Passe, adhérent de l’association les Amies et Amis de la Commune, qui a animé cette Semaine Histoire à Feytiat, du 6 au 14 novembre 2021.
L’inauguration a eu lieu en matinée en présence du maire, des élus, de la sénatrice Isabelle Briquet et des membres du Conseil départemental de la Haute-Vienne avec Jean-Paul Denanot, député européen honoraire, invité d’honneur. Elle fut animée par la chorale Les Amis de Louise qui a interprété plusieurs chansons dont Le Temps des cerises.
Ce qui nous a paru être la priorité, ce sont les visites des classes de CM2 au cours des matinées.
C’est Jean-Louis Robert qui a animé la conférence du samedi 6 novembre sur le thème « Les Femmes de la Commune de Paris ».
En 1871, les femmes n’ont aucun droit. Méprisées, bafouées par leur patron, elles gagnent moitié moins que les hommes (2,50 francs par jour pour 13 heures de travail). Soumises à l’inégalité des salaires et à l’inégalité dans la société, elles sont considérées comme inférieures à l’homme et ne sont pas citoyennes à part entière.
Durant la Commune, elles vont s’engager activement ; elles n’ont rien à perdre. Elles s’organisent dans les clubs, participent aux réunions de quartier, aux assemblées populaires et en 1871 lorsque l’Union des Femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés est créée, elles sont au nombre de 1500 environ à affirmer leur soutien à la Commune car pour elles, il s’agit de la lutte pour leurs droits et pour la reconnaissance de leur dignité.
Elles réclament des armes, participent à la guerre même si elles ne sont pas toujours bien accueillies. Elles sont ambulancières, infirmières, cantinières, vivandières. Elles viennent au secours des blessés, préparent les Parisiennes au combat au moment de l’entrée des versaillais dans Paris.
Egalité des sexes, combat social : elles envisagent l’organisation du travail par métier, incitent à former des Chambres syndicales.
Concernant l’éducation, elles estiment que l’école doit être gratuite, laïque et obligatoire pour tous les enfants avec un enseignement professionnel pour les filles.
Citons parmi les communardes : Louise Michel, André Léo, Elisabeth Dmitrieff, Rosa Bordas, Nathalie Le Mel.
Mardi 9 novembre à partir de 20h30, conférence animée par Philippe Pommier, professeur agrégé d’Histoire, sur le thème : « Les Artistes et la Commune de Paris ».
Pour les artistes, la libre expression doit être dégagée de toute tutelle. Démocratisation de l’art et la culture pour tous. La valeur du travail prime.
Pour terminer la soirée, une chanteuse interpréta La Canaille (1865) paroles d’Alexis Bouvier (1836-1892) et musique de Joseph Darcier (1819-1883), chanson rendue célèbre par l’interprétation de Rosa Bordas (1841-1901) en 1871.
En attendant le nom d’une communarde pour le baptême d’une prochaine rue à Feytiat.
MICHEL PASSE