John Merriman est né à Battle Creek, au Michigan, le 15 juin 1946. Il est décédé d’un cancer le 22 mai 2022 à North Haven, Connecticut (États-Unis).

Merriman a longtemps vécu à Portland, dans l’Oregon, avant de faire ses études à l’univer­sité du Michigan, à Ann Arbor, où il a étudié l’histoire de France sous la direction de Charles Tilly. C’était l’époque de la guerre du Vietnam, tellement importante dans sa formation poli­tique.

John Merriman, historien de la Commune
John Merriman, historien de la Commune

Pendant des années, il a travaillé dans toutes les archives départementales de France pour produire une dizaine de livres sur l’histoire sociale de la France du 19e siècle, ainsi que pour ses cours sur l’histoire de France à l’Université Yale. Merriman a toujours travaillé l’histoire « par en bas », car c’est l’histoire du peuple qui l’intéresse.

Depuis des années, Merriman s’intéressait à l’anarchisme français des années 1880-1890, celui de la « propagande par le fait » et des attentats spectaculaires. En 2009, il a terminé son Dynamite club. L’invention du terrorisme à Paris, paru chez Tallandier, puis a publié un autre livre, en 2017, sur la bande à Bonnot, Ballad of the Anarchist Bandits. The Crime Spree that Gripped Belle Epoque Paris (Nation Books, 2017).

John Merriman - Massacre, The life and death of the Paris Commune of 1871

Mais, c’est surtout l’historien de la Commune qui nous manquera. En effet, son livre sur la Commune, Massacre. The Life and Death of the Paris Commune, paru en 2014 à New York, chez Basic Books*, a contribué à faire connaître la Commune aux États-Unis. Mais il a aussi été remarqué en Chine, au Brésil, et ailleurs.

Professeur d’histoire à Yale depuis les années 1970, il aurait pu — et certainement aimé — s’installer définitivement dans son apparte­ment de la rue Vieille-du-Temple, ou encore dans sa maison de Balazuc. À propos de ce village, qui lui était cher depuis 1987, on verra son livre paru en 2005, Mémoires de pierres. Balazuc, village ardéchois.

Cependant il a choisi de poursuivre son enseignement à Yale jusqu’à 75 ans pour parler de la France et de la Commune. Son cours d’histoire sur la Commune était suivi non seu­lement à Yale, mais dans le monde entier, et notamment en Asie, par des milliers d’étu­diants ! Il en était très fier, avec raison.

C’est ainsi qu’il a contribué à faire connaître la Commune jusqu’à la fin de sa vie. Hélas, il n’a pas pu participer à l’une de nos activités, qu’il suivait par ailleurs, malgré le fait qu’il n’était pas membre de notre association. C’est un communard d’esprit et de cœur que nous avons perdu.

MARC LAGANA

* Voir le compte-rendu dans notre bulletin La Commune, n° 64, 4e trimestre, 2015, pp. 32-34.

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