« Quand viendra-t-elle ? » est un poème écrit par Eugène Pottier en 1870. Il a été chanté notamment par Mouloudji, sur une musique de Max Rongier, sur le disque La Commune en chantant, produit pour le centenaire en 1971.
Au citoyen Mijoul, Paris 1870
J’attends une belle,
Une belle enfant,
J’appelle, j’appelle,
J’en parle au passant.
Ah ! je l’attends, je l’attends !
L’attendrai-je encore longtemps ?
J’appelle, j’appelle,
J’en parle au passant.
Que suis-je sans elle ?
Un agonisant.
Ah ! je l’attends, je l’attends !
L’attendrai-je encore longtemps ?
Que suis-je sans elle ?
Un agonisant.
Je vais sans semelle,
Sans rien sous la dent…
Ah ! je l’attends, je l’attends !
L’attendrai-je encore longtemps ?
Je vais sans semelle,
Sans rien sous la dent,
Transi quand il gèle,
Sans gîte souvent.
Ah ! je l’attends, je l’attends !
L’attendrai-je encore longtemps ?
Transi quand il gèle,
Sans gîte souvent,
J’ai dans la cervelle
Des mots et du vent…
Ah ! je l’attends, je l’attends !
L’attendrai-je encore longtemps ?
J’ai dans la cervelle
Des mots et du vent.
Bétail, on m’attelle
Esclave, on me vend.
Ah ! je l’attends, je l’attends !
L’attendrai-je encore longtemps ?
Bétail, on m’attelle,
Esclave, on me vend.
La guerre est cruelle,
L’usurier pressant.
Ah ! je l’attends, je l’attends !
L’attendrai-je encore longtemps ?
La guerre est cruelle,
L’usurier pressant.
L’un suce ma moelle,
L’autre boit mon sang.
Ah ! je l’attends, je l’attends !
L’attendrai-je encore longtemps ?
L’un suce ma moelle,
L’autre boit mon sang
Ma misère est telle
Que j’en suis méchant.
Ah ! je l’attends, je l’attends !
L’attendrai-je encore longtemps ?
Ma misère est telle
Que j’en suis méchant.
Ah ! viens donc, la belle,
Guérir ton amant !
Ah ! je l’attends, je l’attends !
L’attendrai-je encore longtemps ?