Semaine sanglante

La justice, c’est la réhabilitation de tous les communards à qui nous devons tant !

Plus de 20 000 victimes, hommes, femmes, enfants, pendant la Semaine sanglante du 21 au 28 mai 1871.

Communards et communardes massacrés et oubliés sous la chape de plomb d’une histoire officielle.

L’amnistie de 1880 a permis le retour des déportés et des exilés, mais ni ces derniers, ni ceux qui furent exécutés arbitrairement, sur décision de tribunaux d’exception très contestables, n’ont été réhabilités.

Près de 10 000 personnes, dont des élus de la nation, des responsables politiques et syndicaux, des responsables d’association, ont signé la pétition que nous avons initiée à l’occasion du 140e anniversaire de la Commune, et nous avons écrit à Messieurs les Présidents de la République, du Sénat et de l’Assemblée nationale afin qu’ils nous soutiennent dans cette démarche de réhabilitation de toutes les manières possibles. Certes, en raison de l’ampleur des procédures, la révision de tous les procès qui ont condamné à la peine de mort, à la déportation, à l’exil un grand nombre de communards est improbable, mais la réhabilitation de la Commune et des communards est pour nous une urgence démocratique.
Nous voulons que ceux qui, ayant refusé de pactiser avec l’ennemi, ont porté très haut les valeurs de la République laïque et de la démocratie, ne soient plus considérés comme des criminels.

JUSTICE, nous réclamons justice pour celles et ceux qui ont su montrer leur attachement à la démocratie sociale, leur volonté d’émanciper les femmes, de donner une place aux étrangers, aux mal-logés, de confier aux salariés un droit de regard sur leur entreprise, de séparer l’Eglise de l’Etat, d’abolir la peine de mort…

Cette réhabilitation peut prendre diverses formes : la pose de plaques commémoratives nominatives sur des édifices publics, la dénomination de rues, de places, de squares faisant référence à la Commune, son évocation dans des discours, l’inscription au programme d’histoire de cette révolution, des expositions, une démarche officielle significative, et pourquoi pas une décision d’Etat qui instituerait une journée nationale de commémoration !
Prosper Lissagaray, évoquant la force collective dans Les huit journées de mai derrière les barricades, écrit : «  Notez que cette force, cette foule est anonyme. Elle n’a pas de chefs, pas de meneurs. On demande où étaient les grands hommes du 18 mars. Il n’y en avait pas et il est inutile d’en attendre. Mais c’est précisément la puissance de cette Révolution qu’elle est faite par la moyenne des hommes, c’est-à-dire par tout le monde et qu’elle ne dépend pas de quelques cervelles de génie.  »

Au-delà de notre association qui porte le flambeau des communards de retour de déportation ou d’exil qui l’ont créée en 1882, vous et nous, partisans d’une République laïque et fraternelle, nous sommes tous des communeux !

MICHÈLE CAMUS

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