Le 28 mars, à 11 h, s’est déroulée la cérémonie d’inauguration d’un panneau culturel de la RATP sur le quai de la station de métro Jules-Joffrin, intitulé « Jules Joffrin : les possibles de la Commune ». Une cinquantaine de participants ont suivi le déroulé sur le quai du métro : adhérents de notre association, syndicalistes, élus, agents de la RATP.

Franck Avice, représentant la RATP, a rappelé l’histoire de la station dans celle du métro, puis Jean-Michel Blanc exposa la politique culturelle de la RATP pour les espaces qu’elle gère, et dont notre panneau était un exemple concret.

Joffrin
Inauguration d’un panneau culturel de la RATP sur le quai de la station de métro Jules-Joffrin - 28 mars 2018

Ensuite, Catherine Lassure, maire-adjointe du XVIIIe arrondissement, évoqua le rôle politique que Jules Joffrin incarna à Paris, pendant et après la Commune, mais aussi comme représentant du courant dit « possibiliste » dans le socialisme français. Elle insista sur la haine que lui vouaient ses ennemis, due tout autant à la constance de ses idéaux qu’à son origine ouvrière.

Avant le dévoilement du panneau, Patrick Simon, pour les Amies et Amis de la Commune, développa les liens très importants et peu connus entre Jules Joffrin et la Commune. Ouvrier mécanicien, militant politique et syndical, il illustre bien cette élite populaire qui fera le choix de la Commune.

Il organise à Montmartre un comité de vigilance, dont Louise Michel est membre, et entre aussi au comité militaire de Montmartre. Pendant les combats de 1871, il est partout, traqué par la police, forcé à l’exil en Angleterre. Membre de la Société des Réfugiés, il collecte des fonds pour les condamnés de la Commune de Paris en France et en Nouvelle-Calédonie.

Amnistié, il revient dans le XVIIIe arrondissement en 1880, est élu conseiller municipal du XVIIIe en mai 1882 et multiplie les initiatives, dont nombre s’inspirent de la Commune. Ainsi, si nous pouvons honorer les morts de la Commune au Mur des fédérés, nous le lui devons. C’est sous sa pression et celle des familles des victimes que le Conseil municipal de Paris autorisera, n 1883, de ne plus laisser à l’abandon la parcelle des fédérés.

Jules Joffrin meurt en septembre 1890 : 50 000 personnes suivent le corbillard ; 250 000 sont rassemblées le long du parcours. L’inhumation a lieu au Père Lachaise.

Enfin, Patrick Simon remercia les agents de la RATP, ses syndicats, les élus, pour l’heureux aboutissement de ce projet vieux de presque cinq ans, et réaffirma sa volonté qu’une station du métro parisien soit nommée « Commune de Paris 1871 » à l’occasion du 150e anniversaire.

Le panneau dévoilé, les discussions autour du pot offert par la mairie furent chaleureuses et animées.

PATRICK SIMON

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