Le 11 septembre le Comité dieppois a pu enfin présenter ce parcours théâtralisé avec la complicité du Théâtre de la Bataille. La traduction des textes en langue des signes était assurée par un adhérent sourd de l’association Signe sans Frontière. La Fanfare Invisible nous attendait sur le port pour nous accompagner en chansons et musiques, cette promenade joyeuse va nous suivre durant tout le parcours. Nous étions 200 au départ et combien à l’arrivée ? 300 ? 400 ?
Première scène, place du Moulin-à-Vent : Louise Michel nous raconte sa vie. Sur le quai Henri IV, nous rejoignons les communards. Face au Tout Va Bien, on nous parle de la guerre de 1870, de l’occupation prussienne et de l’affaire Mathilde Bonaparte-Demidoff. À l’angle de la rue du Haut-Pas, on aborde les conditions de vie des ouvrières et ouvriers de la Manufacture des tabacs. Entrés dans la Grande rue, nous faisons la connaissance des Républicains-socialistes dieppois. Face au 139, nous retrouvons l’enfant sourd né ici, Bruno Braquehais, le reporter-photographe de la Commune. Place du Puits-Salé est évoqué le meurtre de Victor Noir (1). Puis arrivée aux Tourelles, où il est question de Monsieur (et Madame) Thiers !
Une belle surprise sur la plage, sous un soleil radieux : nos amis cerfs-volistes font monter nos communardes « à l’assaut du ciel », accompagnées par la musique de La Fanfare Invisible. Instant magique ! Et dans la salle des Congrès, autre moment suspendu, devant les clichés émouvants de Braquehais, choisis par l’IHS-CGT 76 dans la collection du Musée d’Art et d’Histoire Paul-Éluard de Saint-Denis.
Le soir, les ami-e-s du comité avaient organisé un buffet fraternel dans une salle du CE SNCF de Normandie, qui hébergeait la fanfare. Nous avons passé une superbe soirée en chansons, musiques, danses jusqu’à une heure avancée de la nuit.
Dimanche matin, nous poursuivons la fête sur la plage avec nos amis du Cerf-volant Club de Dieppe, en faisant revoler nos communardes toujours accompagnées par La Fanfare Invisible.
L’après-midi, dans une superbe salle du château, Eugénie Dubreuil a tenu sa conférence sur Courbet devant un public attentif.
Mais voilà, il nous faut nous quitter, avec plein de souvenirs heureux et une envie immense de revenir le 6 novembre pour revivre ce parcours qui sera joué à la salle de spectacle Maison Jacques- Prévert. Bravo à toutes et tous et un grand merci.
FRANÇOISE BAZIRE
(1) Journaliste assassiné le 10 janvier 1870 par Pierre Bonaparte, cousin de Napoléon III. Ses funérailles donnent lieu à une énorme manifestation hostile à l’Empire.
