Non seulement universelle mais plurielle

À priori, il pourrait sembler ne pas être pire année que 2022, année de campagne électorale aux relents délétères, pour continuer à célébrer la mémoire de la Commune.
Mais on pourrait renverser l’angle de vue. C’est justement parce que soufflent des vents mauvais que la mémoire de la Commune se fait impérative, par son universalisme, son expérience de démocratie directe, sa volonté d’émancipation et d’égalité politique ou sociale entre les femmes et les hommes mais aussi entre les citoyennes et les citoyens quelles que soient leurs origines, son désir de réinventer l’éducation et d’installer la culture au coeur de la révolution.

Commémoration du 18 mars  2021 à la Bastille      Montée au Mur des Fédérés le 29 mai 2021

Avoir la Commune en tête nous rappelle aussi qu’elle fut, non seulement universelle mais plurielle, ouverte à tous les courants, toutes les idées, tous les rêves. Et que pour ne pas avoir à vivre des lendemains qui déchantent, garder à l’esprit que l’union fait la force et que la désunion peut aussi mener à la tragédie.
En ce sens, l’année 2021, celle du cent-cinquantenaire, invite à l’optimisme. Et s’il ne s’agissait pas de la Commune de Paris résolument placée sous la promesse de la raison, on aurait envie de saluer la « divine » surprise de la marche du 18 mars, et surtout de la « montée au Mur » du 29 mai. En dépit de la pandémie, des milliers de personnes, issues de tous les horizons, syndicaux, culturels, politiques, géographiques, ont joyeusement défilé à l’appel du collectif « Commune 150 ans », rassemblant 110 organisations, insufflé par l’Association des Amies et Amis de la Commune. Et dans les rangs, bien visibles, des jeunes en grand nombre. Bien audibles aussi, les accents de compagnes et compagnons d’Europe, du Moyen-Orient ou d’Amérique latine, venus rappeler que la mémoire de la Commune irradie, encore et toujours, bien au-delà de la France.
Cette année 2022, celle du 140e anniversaire de l’Association des Amies et Amis de la Commune, pourra amplifier encore ce mouvement d’espérance.

SYLVIE BRAIBANT

Co-présidente de l’Association des Amies et Amis de la Commune-1871

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