Le musée de Montmartre pro­pose jusqu’au 14 septembre, une exposition intitulée Maximilien Luce, l’instinct du paysage.

Né le 13 mars 1858 dans une famille modeste, Maximilien Luce a 13 ans en 1871 et les scènes de massacres causés par les troupes versaillaises le tou­chent. Un de ses tableaux les plus célèbres est sans conteste Une rue de Paris en mai 1871.

Exposition Maximilien Luce, l’instinct du paysage jusqu’au 14 septembre 2025,  au musée de Montmartre, 12, rue Cortot

Une lithographie de cette scène figure dans l’exposition. N’oublions pas l’assassinat de Varlin à Montmartre. Ces tableaux n’y sont pas exposés, mais nous pouvons les retrouver au Musée d’Orsay et à celui de Mantes-la-Jolie. Maximilien Luce a peint ou dessiné plus de 2 000 oeuvres. Ce peintre néo-impressionniste s’intéres­sera aux gens du peuple.

Certes, le pointillisme est prégnant notamment dans La Seine à Herblay, mais il ne se limite pas à cette technique, ni au milieu montmartrois. Il peint d’autres quartiers de Paris comme les bords de la Bièvre. Il s’ouvre à la banlieue, la plaine Saint-Denis, le val de Seine. Son style évolue mal­gré la fidélité à son maître Camille Corot.

En 1881, il rejoint la mouvance anarchiste, il tra­vaille avec Jean Grave dans La Révolte, Émile Pouget dans Le Père Peinard. Cette collaboration lui vaudra d’être emprisonné à la prison Mazas en 1894, victime des lois scélérates, avec Félix Fénéon. De cette sinistre expérience, il publiera un album avec un texte de Jules Vallès et des gra­vures exposées au musée tout comme une serrure acquise par ses soins, lors de la démolition de la prison.

La ville et la nature

Paris se transforme et Maximilien Luce peint les chan­tiers, avec Les Batteurs de pieux, les échafaudages, avec Le Chantier, le peuple de Paris, avec Rue Mouffetard. Dans le catalogue, nous retrou­vons la couverture de La Bataille syndicale, une manifestation emmenée par un drapeau rouge et un autre noir. Elle rappelle Le Démolisseur de Signac.

Il voyage : Londres avec Monet, Charleroi, le Pays noir en compagnie d’Emile Verhaeren. Les toiles sont intenses comme Fonderie à Charleroi, la coulée ou La Verrerie.

À la fin de sa vie, il retrouve à Rolleboise une sérénité dans un cadre naturel et certaines toiles font songer à Corot, tout comme Méricourt, la plage constitue un écho Au temps d’harmonie de Signac. Notons sa volonté intacte, quand il signe en 1934 le tract antifasciste d’André Breton et qu’en 1940 il démissionne de la présidence de la Société des artistes indépendants pour protester contre la politique de Vichy à l’égard des juifs.

FRANCIS PIAN

Exposition Maximilien Luce, l’instinct du paysage jusqu’au 14 septembre 2025, au musée de Montmartre, 12, rue Cortot.

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