Le 12 novembre 2022, l'Association du mur des Fédérés de Versailles-Satory, la Libre Pensée des Yvelines, la Ligue des Droits de l'Homme des Yvelines, l'Association Républicaine de Anciens Combattants et les Amies et amis de la Commune de Paris 1871 avaient appelé leurs adhérents à la commémoration annuelle devant la plaque du Mur des Fédérés de Versailles-Satory.
Bientôt, grâce à un appel aux dons, cette plaque abîmée par le temps et quelques déprédations sera remplacée et portera la mention "Ces hommes et ces femmes avaient lutté pour une société plus juste et refusé la capitulation devant l'ennemi ".
Intervenant pour notre association, Marc Forestier rappelait que "c'est au cœur des quartiers populaires, que les communardes et les communards ont mené nombre de leurs actions ».
Intenses, ces combats qui ont fait des milliers de morts seront suivis par le massacre des Fédérés et civils suspects. Cette période porte d'ailleurs le nom de Semaine sanglante.
Quant aux prisonniers, ils furent en majorité dirigés vers Versailles pour être enfermés à l'Orangerie, aux Petites Écuries, ou parqués au camp de Satory. Beaucoup y moururent de maladie et de leurs blessures, 23 furent fusillés, parmi lesquels Louis Rossel et Théophile Ferré. Le dernier des tumuli est là pour en témoigner.
Malgré tout, ce printemps 1871 apporta avec lui un nombre impressionnant de mesures : la séparation de l'Église et de l'État (qui ne sera votée par la République que 34 ans plus tard), la défense des services publics, l'élaboration d'un vrai droit du travail, la réquisition des entreprises abandonnées, l'égalité des salaires à compétence égale et un rôle plus important reconnu aux femmes, le moratoire sur les loyers et la réquisition des logements vacants, l'éducation et la culture accessibles à toutes et tous, l'abolition de la peine de mort, la reconnaissance des étrangers comme citoyens à part entière, la démocratie directe permettant la révocation à tout moment des élus, afin que le Peuple n'abdique jamais sa souveraineté.
Aujourd'hui en 2023, nous constatons le démantèlement par les gouvernements successifs des acquis sociaux et des services publics, l'augmentation de la précarité des plus démunis menaçant le pacte d'égalité, de tolérance, de vivre ensemble et, à terme, la paix civile avec des conséquences imprévisibles.
Dans notre société déchirée et tourmentée, c'est bien la piste ouverte par la Commune qui est enthousiasmante et, qui plus est, la seule réaliste. C'est un salut à l'avenir.
Nous pouvons donc, plus que jamais pousser le vieux cri historique : Vive la Commune !
Marc Forestier. Joël Ragonneau