L’horizon de la Commune, la « bonne » République

Nous vivons dans un système politique où, sur un sujet de société majeur, un seul individu a le pouvoir de décider contre l’écrasante majorité de l’opinion, contre la totalité des syndicats et contre une majorité potentielle des députés.

Affiche de la Commune de Paris du 25 mars 1871 - Comité central de la Garde nationale (source : La Contemporaine – Nanterre / argonnaute.parisnanterre.fr)     Affiche de la Commune de Paris N°37 du 28 mars 1871 - Comité central de la Fédération Républicaine de la Garde nationale aux citoyens (source : La Contemporaine – Nanterre / argonnaute.parisnanterre.fr)     Affiche de la Commune de Paris N°44 du 29 mars 1871 - La Commune de Paris aux citoyens (source : La Contemporaine – Nanterre / argonnaute.parisnanterre.fr)
Affiche de la Commune de Paris du 25 mars, N°37 du 28 mars et N°44 du 29 mars 1871 (source : La Contemporaine – Nanterre / argonnaute.parisnanterre.fr)

Or la Commune a montré l’exemple d’une méthode radicalement inverse, jamais explorée encore et pourtant étonnamment prometteuse. Il est bien dommage pour la République que cette expérimentation ait été écrasée dans le sang, au lieu d’être encouragée et à tout le moins respectée.

L’horizon de la Commune est celui de la « vraie », de la « bonne » République, c’est-à-dire de la République démocratique et sociale, à laquelle elle ajoute volontiers les qualitatifs de laïque et universelle. À la base de cette République, se trouve un principe simple : la souveraineté légitime ne peut être que celle du peuple lui-même et elle se manifeste par l’expression du suffrage universel, direct ou indirect.

La Commune n’a pas eu le temps d’élaborer un véritable programme et a fortiori n’a pas élaboré de Constitution. Mais elle nous a légué un état d’esprit, énoncé dans les « Recommandations » du Comité central de la Garde nationale (26 mars 1871), rassemblé dans une Déclaration au peuple français (29 avril 1871) et manifesté par des pratiques concrètes. Dans la diversité des sensibilités et des mots, textes et actes dessinent ce que l’on pourrait appeler une sorte de bien commun ou d’état d’esprit partagé de la Commune et des communard.es, autour de quelques idées fortes : la souveraineté populaire, la critique de la représentation faussée, le gouvernement direct, l’autonomie communale et la République « une et indivisible. »

ROGER MARTELLI

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