La Commune, une boussole  pour l’émancipation humaine

Il y a 153 ans, fin mai 1871, les quartiers de Paris, ceux qui avaient proclamé la République démocratique, laïque, universelle et sociale, connaissaient la fureur d’un monstre froid, de l’État versaillais lâchant ses hordes de soldats.

Montée au Mur des Fédérés du 25 mai 2024

Montée au Mur des Fédérés du 25 mai 2024

 

Ainsi se mit en marche le mouvement de révision de l’histoire. En enterrant les corps des malheureux, les falsificateurs voulaient enfouir au plus profond l’idée de la Commune. Mais comme Louise Michel nous le rappela :

« On ne peut pas tuer l’idée à coups de canon ! »

Nous ne pouvons aujourd’hui rendre hommage sans évoquer notre présent tant la Commune constitue encore une boussole pour tendre vers un horizon d’émancipation humaine.

Alors que ces dernières années ont été marquées par des mouvements sociaux de masse, nous voyons que l’esprit de lutte ne disparaît pas, il est bien là et se renforce ! La Commune nous enseigne ainsi qu’une simple défense de nos acquis ne suffit pas. Il nous faut penser et revendiquer offensivement alors que les forces réactionnaires progressent partout en Europe, que les régimes se durcissent et que l’appareil étatique abat sa puissance sur des tranches de la population.

Camarades, parce que l’idéal de la Commune est cet attachement à la souveraineté populaire s’inscrivant dans une perspective internationale, comment ne pas vouloir la liberté sociale sans la vouloir pour tout être humain, pour tout peuple ?

Nous qui savons l’histoire de la Semaine sanglante et qui avons conscience de l’engrenage des pires massacres du passé, nous ne pouvons nous taire :

Cessez-le-feu permanent partout où les guerres et conflits coloniaux et impérialistes subsistent.

Droit à l’autodétermination pour tous les peuples qui en sont aujourd’hui privés.

Considérations pour les populations civiles subissant aux quatre coins du monde les guerres, l’enfermement dans des camps, la misère et la famine.

Considérations pour ces populations qui, tels les communardes et communards, face aux régimes inhumains d’hier et d’aujourd’hui sont elles aussi contraintes d’emprunter ces routes terrestres et maritimes de l’exil.

C’est là l’horizon de l’émancipation humaine, et lorsqu’on s’en dit partie prenante on ne fait aucun tri, aucune concession, aucun deux poids deux mesures.

La déclaration de la Commune de Paris se terminait par ces mots :

« Nous avons le devoir de lutter et de vaincre. » (*)

À bas les racismes, la haine et la xénophobie !

À bas l’autoritarisme et toutes les discriminations !

À bas l’exploitation au travail !

Vive la liberté sociale !

Vive la Commune !

ROBIN GACHIGNARD

(*) Déclaration au peuple français, 18 avril 1871

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