La Commune n’a duré que soixante-douze jours. Soixante-douze jours où, dans un bouillonnement d’idées, de joie et de luttes, furent adoptées des mesures novatrices et concrètes pour l’émancipation de tous. Soixante-douze jours qui ébranlèrent le vieux monde lorsque notre superbe drapeau rouge se mit à flotter sur l’Hôtel de Ville après les élections du 26 mars 1871. Soixante-douze jours qui restent encore pourtant injustement méconnus. Il nous revient non seulement de rétablir la vérité sur cette première expérience ouvrière, mais plus encore de briser le silence imposé autour d’elle.

Édouard Vaillant - Portrait de R. Kastor
Édouard Vaillant - Portrait de R. Kastor

 

Pourtant, quelle œuvre imposante ! La Commune a voulu poser les bases d’une République sociale et universelle, au service du peuple, accueillant en son sein ceux qui se battaient pour cet idéal, quelle que soit leur origine. Les communeux défendaient la justice sociale, la souveraineté populaire. Avec eux, le peuple des petites gens a pris conscience de sa force lorsqu’il se lève. Et c’est pour cela qu’on les a massacrés.

Cette année, pour le centième anniversaire de sa mort, nous honorons particulièrement Édouard Vaillant, délégué de la Commune à l’enseignement, et l’œuvre qu’il a impulsée. Il a permis de créer les premières écoles techniques. Il voulait une école basée sur la science et non sur les préjugés ; une école laïque, ouverte aux filles ; une école démocratique, avec des distributions gratuites de fournitures.

Nous ne citerons pas les noms de ces massacreurs, dont nos rues portent encore les noms, et qui mériteraient d’être débaptisées. Mais leur idéologie, elle, doit être toujours combattue, elle qui s’incarne aujourd’hui dans les idées de repli sur soi, de défense des possédants.

Au nationalisme la Commune a opposé le patriotisme et l’internationalisme. Souvenons-nous du général polonais Dombrowski qui a donné sa vie sur les barricades, quand aujourd’hui certains pays se referment sur eux-mêmes, autorisent les tirs sur les migrants, ou bien leur proposent d’être parqués à Dachau.

L’importance historique de la Commune doit être sans cesse rappelée. Un de nos prochains combats sera d’obtenir pour le 150e anniversaire une station de métro « Commune de Paris 1871 ». Le projet est lancé, déjà soutenu par de nombreuses personnalités du monde de la culture.

Vous trouverez ci-après la liste nominative des soutiens à l’appel pour une station de métro "Commune de Paris-1871".

 

Parmi tous ces noms figurent notamment des personnalités d’associations (ACER, ARAC, Association Louise Michel, Les Amis de Robespierre, La compagnie Jolie Môme) ; de syndicats (FSU, IHS-CGT-PTT, UL CGT, SNJ, SNUP-CDC-FSU) ; de partis ( Groupe Communiste-Républicain et citoyen du Sénat, Groupe de la gauche Démocrate et Républicaine de l’Assemblée nationale, Lutte Ouvrière, Mouvement des progressistes, Mouvement ensemble du Finistère, Mouvement des Républicains et Citoyens, le Parti Communiste Français, le Parti Radical de gauche) ; des élus (conseillés, députés, maires, sénateurs) ; des artistes...

Nous voulons aussi que la République, par la voix de ses représentants, affirme que la Commune est une composante à part entière de notre histoire, que rien ne justifie l’amnésie qui l’entoure et qu’elle réhabilite les communards.

Beaucoup de batailles nous attendent encore, pour la justice sociale et pour un monde de paix ; pour que les richesses profitent à ceux qui les produisent.

Nous avons encore tant à apprendre de ces prolétaires qui montèrent « à l’assaut du ciel ».

Inventons, créons, construisons notre démocratie, cet espoir mis en chantier en 1871.

A.D.

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