Deux expositions parisiennes proposées fin 2018-début 2019 ont évoqué, à des titres divers, Gustave Courbet. La BnF/François- Mitterrand a illustré Les Nadar, une légende photographique  (1), celle de la saga familiale : Félix Tournachon (1820-1910), connu sous le pseudonyme de Nadar, son frère Adrien Tournachon (1825-1903) et son fils Paul Nadar (1856-1939).
Courbet par Nadar. Journal amusant, 11 décembre 1858 - Portrait-charge de Courbet en Assyrien (vers 1855, dessin au fusain sur papier brun rehaussé à la gouache blanche)
Courbet par Nadar. Journal amusant, 11 décembre 1858 - Portrait-charge de Courbet en Assyrien (vers 1855, dessin au fusain sur papier brun rehaussé à la gouache blanche)

Courbet par Nadar. Journal amusant, 11 décembre 1858 - Portrait-charge de Courbet en Assyrien (vers 1855, dessin au fusain sur papier brun rehaussé à la gouache blanche)

Ces trois photographes ont exercé l’art du portrait et développé la photographie, des années 1840 jusqu’à la fermeture de l’atelier Nadar en 1939. Si Courbet a posé pour Félix Nadar dans les années 1860, aucun de ces portraits ne  figurait dans l’exposition, qui a présenté un portrait-charge de Courbet en Assyrien (vers 1855, dessin au fusain sur papier brun rehaussé à la gouache blanche), Félix Nadar ayant volontiers caricaturé Courbet et certains de ses tableaux.

Une tout autre œuvre de Courbet,  L’Origine du monde  (1866), était présentée au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme lors de l’exposition sur Sigmund Freud, du regard à l’écoute (2). Il s’agissait d’illustrer la pensée et le cheminement du concepteur de la psychanalyse, discipline scientifique excluant l’image et privilégiant la parole et l’écoute.  L’Origine du monde  et l’histoire de ce tableau sont emblématiques des notions de visible et d’invisible, les premiers propriétaires de l’œuvre ayant pris soin de le dissimuler par un rideau, un autre tableau, puis un panneau-masque coulissant réalisé par André Masson (1955, huile sur panneau de bois) pour le psychanalyste Jacques Lacan. Par ailleurs, Freud, jeune médecin de trente ans, a suivi à Paris lors de l’hiver 1885-1886, les leçons de Jean-Martin Charcot, célèbre neurologue exerçant à l’hôpital de la Salpêtrière, où il pratiquait l’hypnose. Deux tableaux de Daniel Vierge étaient également proposés lors de l’exposition représentant  Une salle d’agitées à la Salpêtrière  (1882) et  l’Examen d’un malade à la table d’électrothérapie-électrodiagnostic  par le Docteur Vigouroux (1887 ?), deux gouaches couleurs grand format, aussi précises et réalistes que les nombreuses œuvres que Daniel Vierge a réalisées pendant la Commune.

ALINE RAIMBAULT 

 

Notes

(1) Les Nadar, une légende photographique, exposition du 16 octobre 2018 au 3 février 2019, BnF/François Mitterrand.

(2) Sigmund Freud, du regard à l’écoute, exposition du 10 octobre 2018 au 10 février 2019 au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme.

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