En partenariat avec nos amis de la Libre Pensée 72, dans le respect des règles sanitaires en vigueur et avec l’autorisation de la mairie d’Allonnes, nous avons pu tenir une réunion publique commune sur le thème : « De la chute de l’empire à la naissance de la Commune de Paris », avec 27 participants. Notre comité avait tenu un stand le dimanche précédent à la fête des associations d’Allonnes et un flyer y avait été diffusé. Hansi Brémond, président de la LP72, a d’abord traité du Second Empire et Gérard Désiles, président de l’Association sarthoise, de l’avènement de la Commune.
Les Libres-Penseurs, fervents républicains, ont subi l’exil en 1848 et en 1851 (on recense une dizaine de proscrits sarthois). De retour au pays, beaucoup d’entre eux ont participé activement à la Commune de Paris et aux Communes de province. La période politique de la seconde moitié du XIXe siècle est très méconnue : coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte du 2 décembre 1851, Second Empire, politique autoritaire et liberticide, révolution industrielle et développement économique, mais en même temps surexploitation des travailleurs, grèves qui éclatent et répression brutale : l’armée tire sur les manifestants et tue grévistes, femmes et enfants.
Juillet 1870 : Napoléon III déclare la guerre à la Prusse ; l’armée française est bousculée ; l’empereur et son armée se rendent à Sedan le 2 septembre ; la IIIe République est proclamée ; Paris est encerclé dès le 18 septembre, un terrible siège qui va durer 4 mois. Les Prussiens poursuivent leur offensive et l’une des dernières batailles aura lieu au sud-est du Mans les 10 et 11 janvier 1871 : le général Chanzy ordonne le repli des troupes vers Laval.
Depuis début septembre, le peuple travailleur de Paris a commencé à s’organiser au travers du Comité central des vingt arrondissements et s’est affronté à plusieurs reprises au gouvernement de la défense nationale, accusé de mollesse et d’offensives mal préparées et meurtrières contre les Prussiens : journées du 31 octobre 1870, du 22 janvier 1871, réclamant l’instauration de la Commune. Alors que les Parisiens veulent combattre l’ennemi, le gouvernement négocie avec Bismarck la reddition de Paris dans leur dos. Le 1er mars 1871 l’armée prussienne défile sur les Champs-Elysées, comble de l’infamie. Le 18 mars, Thiers veut récupérer les canons de Montmartre (payés par souscription parisienne auparavant). Dans la journée, il va quitter Paris pour Versailles avec l’armée et les corps constitués. C’est le déclenchement de l’insurrection populaire et la fraternisation qui va aboutir à la proclamation de la Commune une semaine après.
Au cours du débat, plusieurs camarades ont dit : il faut effectivement d’abord faire connaître les événements historiques qui ont conduit à l’avènement de la Commune de Paris et des Communes en province il y a 150 ans ; ensuite, analyser les mesures prises par la Commune durant ses 72 jours d’existence, mesures qui sont d’une extraordinaire actualité, car beaucoup d’elles restent à conquérir.
« Place au peuple, place à la Commune », en 1871 comme cent cinquante ans après !
GÉRARD DÉSILES