La seule statue debout de Thiers sur le territoire national se trouve dans le Poitou.
L’info nous a été révélée, il y a de nombreux mois, par quelques esprits avisés.
Nous sommes donc partis à la découverte du lieu.
Nous sommes allés à Saint- Savin, lieu mondialement connu pour son abbaye et ses magnifiques fresques restaurées.

Statue de Thiers à Saint-Sabin (photo Caroline)
La seule statue debout de Thiers sur le territoire national se trouve dans le Poitou.
L’info nous a été révélée, il y a de nombreux mois, par quelques esprits avisés.
Nous sommes donc partis à la découverte du lieu.
Nous sommes allés à Saint- Savin, lieu mondialement connu pour son abbaye et ses magnifiques fresques restaurées.
« Cachez ce Thiers que je ne saurais voir » pour reprendre la citation du site Vaillantitude qui donne de nombreuses et précieuses indications sur le périple de cette statue.
Pour entrer dans l’ambiance, citons Molière :
« Par de pareils objets les âmes sont blessées
Et cela fait venir de coupables pensées »
Oui devant cette statue, effectivement de coupables pensées pourraient venir à l’esprit. Par exemple reproduire le sort qui fut fait à la colonne Vendôme ?
Avant d’aller plus loin, il est fort utile de retracer le singulier périple de l’objet.
Son acte de naissance se situe à Nancy, ville dans laquelle Thiers put passer pour un vrai libérateur de la patrie. Mais rapidement l’aura du personnage pâlit. Les nouvelles de la Commune se répandent dans le pays et Thiers n’est plus trop le grand libérateur. On remise la statue dans un endroit obscur. Mais un admirateur sans doute bien argenté obtient une réplique et l’emporte avec lui en Algérie, à Bône.
À la fin de la guerre d’indépendance, les Français en partance de l’Algérie n’envisageaient pas de s’encombrer du monument. Mais le nouveau pouvoir, tout à sa volonté de faire disparaître les symboles de la colonie, intime l’ordre aux partants de charger dans le bateau la statue (et sans doute d’autres). Elle arrive à Marseille qui n’affectionne pas particulièrement ni le bonhomme ni le monument, le fait transférer à Paris au dépôt des oeuvres d’art. Elle est remarquée par un conseiller général de la Vienne, Fernand Chaussebourg, qui obtient son installation à Saint-Savin, malgré l’avis défavorable du conseil municipal de la ville.
Nous sommes en 1967, et l’approche du centenaire de la Commune et la lumière portée sur l’évènement rendent assez perplexes les élus. Thiers n’est plus trop le libérateur du pays, plutôt le massacreur de la Commune ! Mais le Conseiller général a de l’influence, et la statue est installée à Saint-Savin. En 1989, arrive à la tête de la ville un maire communiste, et cette statue devient encombrante. On l’installe dans un petit square, sous les arbres à l’abri des regards. Cachez ce Thiers que je ne saurais voir. Elle y est toujours et ne semble pas faire l’objet d’un intérêt particulier de la ville.
Mais c’est aussi un objet encombrant pour l’association des Amies et Amis du Poitou de la Commune de Paris qui est contrainte d’agir.
Sans doute pas en demandant la destruction du monument. Il reste une oeuvre d’art, du sculpteur Ernest Guilbert, en bronze, et de belle facture. Le débat est lancé en interne et pourrait déboucher sur une demande de panneaux d’information à faire apposer au pied de la statue.
Affaire à suivre !
COMITÉ DU POITOU
Merci au site communard Vaillantitude et au site Patrimoine Nouvelle Aquitaine qui nous ont aidés dans nos recherches.







