Nous avons quitté la Place d’Italie à l’aube — comme à l’accoutumée — le samedi 8 novembre 2014, pour prendre le chemin de la Commune du Creusot, puis celle de Lyon.

Notre trajet comprend des moments forts en chansons, comme le veut la tradition. Avant d’arriver au Creusot, le car a longtemps traversé un paysage aussi splendide que pittoresque (peuplé de « charolais ») dans le pays du Morvan.

Par ailleurs, notre voyage a été agrémenté par des interventions d’Yves Lenoir et de Marc Lagana sur l’histoire de la Commune du Creusot et de celle de Lyon.

Écomusée du Creusot : maquette et automates

Yves Lenoir nous a exposé les faits d’armes de l’armée garibaldienne dans la région, et notamment le rôle du général Garibaldi et de ses deux fils qui ont libéré Dijon (c’est une rare victoire française contre les Prussiens dans cette guerre de 1870). Puis il a évoqué l’histoire de la Commune du Creusot en mars 1871 [1].

Nous avons été accueillis par Michèle Badia, documentaliste de l’Écomusée du Creusot. Après un repas sympathique au restaurant « La BelleEpoque », elle nous a fait un peu d’histoire sur la Place Schneider où se trouvait la mairie à l’époque de la Commune.

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Michèle Badia 
documentaliste de l’Écomusée du Creusot

Bernard Paulin, conseiller municipal de la Ville du Creusot et conseiller à la culture, nous a ensuite rejoints sur la Place Schneider. Nous nous sommes dirigés vers le belvédère des Crêtes, dans le quartier de la Marolle où nous attendaient deux journalistes qui ont publié, à propos de notre passage, un article dans Le Journal de Saône-et-Loire. Nous avons alors eu droit à une « lecture du paysage  » par Bernard Paulin, ainsi qu’une vue imprenable sur la ville et sa vallée, le tout baigné par un magnifique soleil et des couleurs d’automne resplendissantes.

Une visite guidée du parcours communard du Creusot s’ensuit à partir de la rue Jean-Baptiste Dumay, nommée à la mémoire de l’ouvrier du Creusot qui est entré aux usines Schneider dès l’âge de 13 ans, et qui fut un militant syndicaliste et socialiste. C’est en tant que maire qu’il proclama la Commune au Creusot, le 26 mars 1871. Nous découvrons le quartier des Riaux où Dumay est né et a passé son enfance, puis où il a vécu avant son exil en Suisse où il passa huit années de sa vie.

Michèle Badia nous a accueillis à l’Écomusée dans le Château de la Verrerie, l’ancienne résidence de la famille Schneider : elle nous y a présenté plusieurs documents d’archives sur la Commune du Creusot ainsi que le portrait de l’ancien maire — et futur député de Belleville à Paris — Jean-Baptiste Dumay. Il faut dire que cette belle journée est le résultat d’une étroite collaboration avec Michèle Badia qui a contribué à réaliser cette visite aussi riche qu’intéressante.

Ayant repris notre car pour Lyon, Marc Lagana a présenté quelques éléments d’histoire — ainsi que la documentation pertinente — sur la Commune de Lyon à partir des travaux de Maurice Moissonnier et d’Yves Lequin, deux historiens du mouvement ouvrier lyonnais. En particulier, il a souligné que Lyon a déclaré la République, avant Paris, le 4 septembre 1870. Et c’est à ce moment que les Républicains de Lyon vont faire une œuvre politique et sociale dans le sens de la Commune de Paris.

Une fois à Lyon, nous avons retrouvé nos amis lyonnais à la «  Brasserie Georges  », la traditionnelle brasserie parisienne de Lyon, pour une soirée fort agréable.

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Devant le mur des Canuts, à Lyon

Dimanche matin, Alain Bujard nous a organisé une « bambanne  » fort sympathique sur les traces des canuts à la Croix Rousse, en commençant par le «  mur des canuts  », boulevard des Canuts. La coopérative Cité Création a réalisé en 1987 cette immense fresque murale en trompe-l’œil, à la fois historique et évolutive, avec des escaliers en perspectives. C’est une spécificité lyonnaise.

Ensuite, nous avons déambulé dans les traboules avec notamment un arrêt à « La cour des voraces  », d’où nous avons admiré la vue sur Lyon. Ensuite, nous avons poursuivi notre descente des escaliers de la Croix Rousse, guidés dans cette pérégrination dans l’histoire de Lyon et de ses canuts par notre ami Alain Bujard.

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Place des terreaux à Lyon

Place des Terreaux, où se trouvent des hauts lieux des événements de la Commune de Lyon, notamment l’Hôtel de Ville et le Palais Saint Pierre (aujourd’hui le Musée des Beaux-Arts), Alain Bujard a évoqué l’histoire de la Commune de Lyon et ses péripéties.

Alors a sonné l’heure du «  bouchon lyonnais  » dans le quartier Saint-Jean du Vieux Lyon. Au restaurant « Le Laurencin », nous avons chanté Les Canuts et Le Temps des Cerises — entre « l’Assiette du canut » et le dessert — et avons terminé par L’Internationale.

Avant 15h, nous avons quitté la Commune de Lyon pour retrouver celle de Paris.

MARC LAGANA


[1] Yves Lenoir, « Les grèves de 1870 et la Commune du Creusot », Bulletin des amies et amis de la Commune de Paris, 2e trimestre, 2010.

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