28 mai 1871- 28 mai 2011 : cela fait 140 ans que la Commune de Paris a été écrasée dans le sang par Thiers et les Versaillais, après avoir incarné, pendant soixante-douze jours, la démocratie la plus authentique ayant jamais existé en France : un gouvernement du peuple par le peuple, pour le peuple.

Le 28 mai 2011, preuve nous fut encore donnée que la Commune n’est pas morte. Environ trois mille personnes étaient présentes au Père-Lachaise pour célébrer le 140e anniversaire et honorer les communards. Le tertre surplombant le Mur des Fédérés vibre de femmes, d’hommes et de couleurs, drapeaux dressés sur fond d’Internationale. Voix profondes et émues auxquelles répondent en écho les discours de notre président d’honneur, Claude Willard, et de notre amie Muriel Vayssade qui ont à la fois souligné la modernité de l’œuvre de la Commune et demandé la réhabilitation des communards que l’amnistie a projetés dans l’oubli. Ils nous ont rappelé le rôle de la Commune en faveur de l’émancipation des femmes, de l’égalité sociale, de la laïcité et de la place à accorder aux étrangers comme citoyens à part entière.

À l’occasion de cet anniversaire et en hommage aux martyrs, une demande de réhabilitation est formulée : un appel à continuer à signer la pétition, initiée par les Amis de la Commune de Paris, est lancé. Des mesures concrètes pour lutter contre l’amnésie sont proposées : donner toute sa place à la Commune dans les programmes scolaires, l’inscrire dans les commémorations officielles, indiquer les noms des élus de la Commune dans les bâtiments concernés, édifier des monuments, donner des noms de communardes et communards à nos rues…

Portés par l’exemple de ces hommes et de ces femmes qui se sont battus jusqu’à la mort, la prison, la déportation ou l’exil, nous n’avons qu’à puiser dans les idéaux communalistes politiques, sociaux et humanistes pour trouver la force de construire une société meilleure qui donne à chacun une vraie place. Sur les airs d’Elle n’est pas morte, de L’Internationale et Le Temps des Cerises, l’assemblée s’est dispersée, les uns et les autres signant la pétition pour la réhabilitation, déposant des fleurs rouges au pied du Mur, puis parcourant les allées du cimetière à la recherche des tombes de communards.

Une cérémonie a pris fin, mais pas la lutte !

MICHÈLE CAMUS

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