La cérémonie devant le monument à la mémoire de la Commune et des quelque 2000 fédérés inhumés au cimetière Montparnasse a eu lieu le dimanche 21 mai 2017. Longtemps eut lieu une cérémonie annuelle organisée par les organisations ouvrières de la rive gauche. Mais cette commémoration s’est perdue dans les années 1950. En 2013, les Amies et Amis de la Commune de Paris 1871 décident de reprendre cette tradition et d’organiser une commémoration tous les deux ans, au lendemain de la montée au Mur des Fédérés.
Dorénavant nous organiserons une cérémonie annuelle à la mémoire de la Commune au monument du cimetière Montparnasse, qui existe depuis 1910.
146 ans plus tard, nous avons rappelé ce que fut la Commune dans le XIVe arrondissement. En 1870, le peuple du XIVe était plus proche de la pauvreté que de la richesse. Dans ce peuple, les artistes plasticiens jouent le rôle moteur de la révolution. Aux élections du 26 mars 1871, deux des trois élus à la Commune sont des artistes peintres : Alfred Billioray, qui participe activement à plusieurs commissions à l’Hôtel de Ville, et Jules Martelet qui exerce surtout la fonction de maire de l’arrondissement. Lucien Henry (dit le colonel Henry), commandant élu de la 14e légion est aussi un très jeune peintre. Pendant le siège de Paris tous les trois s’engagent dans la Garde nationale et fréquentent les clubs. Martelet et Henry sont membres de l’Association Internationale des Travailleurs.
Dans l’action des communards du XIVe on retrouve les grandes valeurs de la Commune : la démocratie active, la démocratie sociale, l’égalité, la justice, la liberté…
Mais, le 21 mai 1871, l’armée versaillaise entre dans Paris, et c’est le début d’une répression féroce. Le XIVe arrondissement est occupé par les versaillais les 22 et 23 mai. La mairie devient un centre de résistance, de même que le cimetière Montparnasse et la place Saint-Pierre-de-Montrouge (actuellement place Victor-et-Hélène-Basch).
Les combats les plus vifs ont lieu le 23 mai sur les barricades autour du cimetière Montparnasse occupé par les communards sous la direction de Jean Allemane. À Saint-Pierre-de-Montrouge, les communards installent un canon de campagne dans le clocher de l’église. Après la prise des barricades du carrefour de Saint-Pierre-de-Montrouge par Boulanger (à l’époque colonel), on estime à une quarantaine le nombre d’exécutions sommaires devant l’église.
Le soir du 23 mai, les quelque 45 barricades sont prises et les versaillais sont maîtres de tout le XIVe.
MARC LAGANA