Ils sont dix étudiants venus de l’université Tsinghua de Pékin pour faire un voyage d’étude à Paris. Créée en 1911, Tsinghua University est considérée comme la plus prestigieuse université de la République Populaire de Chine. La sélection à l’entrée y est sévère (entre 0,1 et 0,3 % de réussite) ! L’actuel président Xi-Jinping est lui-même un ancien élève de cette université. Ils viennent à Paris sans guide accompagnateur, ils ont organisé leur voyage eux-mêmes et sont en parfaite autogestion.

Pour leur premier jour de visite à Paris ils ont choisi de voir … le Mur des Fédérés au Père-Lachaise ! Eh oui, en Chine, on étudie la Commune de Paris au collège, puis au lycée, c’est un des éléments fondateurs de leur République Populaire. Ils font les yeux ronds quand je leur explique qu’en France cet évènement est le plus souvent caché et très peu enseigné. Ils ont du mal à le croire.
L’interprète, Quin Xiao, elle-même issue de la prestigieuse université, est une chinoise vivant à Paris et qui connaît notre association. Elle a acheté une barquette de cerises pour accompagner dignement le parcours complet que nous allons faire au Père-Lachaise. L’un des étudiants parle français et est manifestement très heureux de pouvoir se servir de notre langue.
Devant la tombe d’Eugène Pottier, ils chantent L’Internationale, en chinois bien sûr. J’ai donné des textes de Vallès et Jean-Baptiste Clément à l’interprète pour traduction préalable. Finalement, ce sont les étudiants eux-mêmes qui se chargeront de les lire devant les tombes concernées.
L’arrivée devant le Mur est le moment tant attendu. Ils sont très fiers de se faire photographier devant la plaque, chacun tenant une cerise à la main. Une étudiante m’explique que tous les étudiants de son université connaissent le Mur des Fédérés.
Ce n’est malheureusement pas le cas de tous les étudiants français.
JEAN-PIERRE THEURIER







